OUVERTURE DU PRE-DIALOGUE ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LES POLITICO-MILITAIRES

OUVERTURE DU PRE-DIALOGUE ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LES POLITICO-MILITAIRES

Autre Bande Info 3 octobre 2024 302

Voici l'intégralité du discours du premier Pahimi Padcké Albert

Voici l'intégralité du discours du premier Pahimi Padcké Albert

OUVERTURE DU PRE-DIALOGUE ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LES POLITICO-MILITAIRES

Excellence Cheikh Sultan ben Saad El-mireikhi , Ministre d’État Aux affaires Étrangères ;
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs les Représentants et Envoyés Spéciaux des organisations internationales, régionales et sous régionales ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et membres du corps diplomatique ;
Mesdames et Messieurs représentants des groupes politico-militaires ;
De la Presse écrite, télévision et radio ;
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
C’est avec un grand espoir et un réel plaisir que je prends la parole devant cette auguste assemblée à l’occasion de cette cérémonie solennelle d’ouverture des pourparlers entre le gouvernement de Transition que j’ai l’honneur de diriger et les groupes politico-militaires.
L’événement qui nous réunit aujourd’hui est historique et de haute portée nationale pour tous les Tchadiens, car il marque une étape décisive vers la tenue du Dialogue National Inclusif tant attendu. Depuis l’annonce de la tenue de ce rendez-vous à Doha, tous les regards sont rivés sur cette ville devenue une référence en matière de promotion de la paix à travers le monde.
Je saisis cette occasion pour exprimer, au nom de Son Excellence le Général Mahamat Idriss Déby Itno, Président du Conseil Militaire de Transition, Chef de l’État, du Gouvernement de Transition et du peuple tchadien tout entier, nossincèresremerciementsetnotreprofondegratitude,àSonAltessel’Émir de l’État du Qatar, à son gouvernement et au peuple qatarien dans son ensemble,pourtousleseffortsconsentisdepuisdesmois,envuedefairede ce grand rendez-vous’ aujourd’hui, une réalité.
Au nom de ma délégation et au mien propre, je tiens également à remercier et féliciter les autorités qatariennes pour la parfaite organisation des présentesassisesetlesexcellentesdispositionsprisespournousaccueillir et nous accompagner dans l’atteinte des nobles objectifs que nous nous sommes fixés.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Le Conseil Militaire de Transition mis en place au Tchad, en avril2021, dans les circonstances malheureuses que nous savons, et le Gouvernement de large ouverture formé le 02 mai dernier, conscients de la gravité du chaos que le Tchad a frôlé suite à la disparition soudaine et tragique du feu
Maréchal du Tchad Idriss Déby Itno, ont fait de l’organisation d’un Dialogue National Inclusif et Souverain, une priorité absolue, sans que cela n’ait été comme ailleurs, la conséquence d’une quelconque revendication populaire contraignante.
Dans cette optique, mon Gouvernement s’est doté d’une feuille de route à exécutersur18moisdontlesprincipalesétapesdelamiseenœuvresont les suivantes :
1-l’organisation d’un Dialogue National Inclusif, ouvert à tous, y compris aux groupes armés ;
2-l’adoption par référendum d’une nouvelle Constitution ;
3-l’organisation des élections présidentielles et législatives libres, transparentes et crédibles pour clore le processus de la Transition.
Pour refonder l’État sur des bases solides, prenant en compte les aspirations légitimes de toutes les forces vives de la nation, nous avons créé un Comité chargé d’organiser le Dialogue National Inclusif(CODNI) et un Comité Technique Spécial(CTS), chargé de faciliter la participation des groupes politico-militairesàceDialogueàtraverslesassisesquinousréunissent aujourd’hui.
C’est pour moi l’occasion de saluer à cet égard le remarquable travail accompliparleComitéTechniqueSpécial.Jetiensàenremercieretféliciter le Président Goukouni Weddeye et tous ses membres, arrivés au terme de leur mission, alors qu’une autre phase complémentaire, celle de négociations basée sur le fondement de leur travail préparatoire commence aujourd’hui.
Je voudrais faire observer que le CODNI a presque achevé de recueillir les contributions de toutes les composantes de la société tchadienne, y compris les Tchadiens de l’extérieur, sur les grandes thématiques du Dialogue National Inclusif.
En outre, convaincu de l’impérieuse nécessité de tourner définitivement la page de la guerre, le Président du Conseil Militaire de Transition, ainsi que le Gouvernement, ont fait preuve d’un engagement et d’un esprit d’ouverture sans précédent en faisant adopter,sans aucune pression,nicontrainte,une loi d’amnistie générale au profit de tous ceux qui ont été condamnés pour atteinte à la sûreté de l’État ou pour acte de rébellion.
A la faveur de cette loi, beaucoup d’exilés politiques ont regagné la mère patrie sans attendre le pré-dialogue ou le dialogue national inclusif. Ils sont aujourd’hui les témoins vivants de cette nouvelle dynamique de réconciliation et de tolérance enclenchée par les autorités de la Transition. Je voudrais ici saluer chaleureusement leur courageuse option. Par ailleurs, les biens confisqués dans le cadre des condamnations judiciaires ont été restitués aux propriétaires ou sont en voie de l’être pour certains. En sus, de centaines de prisonniers de guerre pris sur les théâtres de combats ont été remis en liberté. Il s’agit assurément d’une volonté d’ouverture et de décrispation sans précédent dans l’histoire tumultueuse de notre pays.
Notre présence aujourd’hui ici à Doha s’inscrit en droite ligne de la continuité de notre engagement visant à créer un climat de confiance et les conditions propices à une véritable réconciliation nationale, gage de paix durable dans notre cher et beau pays que nous aimons tous.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Très tôt après son accession à l’indépendance, le Tchad a basculé dans la guerre civile et la violence.
Depuis lors, le deuil, l’angoisse, le désarroi, la désolation et les destructions de toutes sortes avec leurs cortèges de malheurs n’ont cessé de rythmer la vie de nos concitoyens, au point d’ébranler profondément la cohésion et l’unitédenotrepeuple.Noussavonstousquecettetristesituationrésultede la conjugaison de plusieurs facteurs dont l’oppression, l’injustice, l’exclusion, les privations diverses et la mal gouvernance.
L’histoire nous enseigne que les autres pays qui ont connu, comme le nôtre, d’expériences douloureuses marquées par des dictatures, d’injustices, des guerres civiles, voire des génocides, sont parvenus à sortir de ces périodes sombres, sans jamais les oublier.
Il s’agit pour nous, Tchadiens, d’une question de responsabilité devant l’histoire que de prendre des décisions difficiles pour opérer un choix assumé, celui d’écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire débarrassée de tous les maux précités et offrant des perspectives radieuses d’avenir pour les générations actuelles et futures.
Est-il besoin de rappeler que les processus de réconciliation sont, par définition, complexes et passent souvent par plusieurs étapes parsemées d’embûches. Cependant, avec un engagement collectif fort et sincère de l’ensemble des forces vives de notre Nation, les obstacles inhérents aux processus de réconciliation peuvent être transformés en des opportunités inouïes, pour jeter les bases d’un État moderne, fondé sur la justice et respectueux des droits humains, offrant l’égalité de chance et d’opportunités à tous nos concitoyens.
C’est fort de cette conviction, que le Conseil Militaire de Transition et le Gouvernement de Transition ont fait du Dialogue National Inclusif, dont la présenter en contre constitue une étape majeure, une priorité absolue. Notre engagement à cet égard est total et sincère. Soyez-en rassuré.
Le passé douloureux de notre pays qui hypothèque notre présent et notre avenir, donne la mesure de notre responsabilité collective et individuelle.
Personne, en dehors de nous qui sommes présents ici et de ceux qui viendront demain au dialogue national inclusif, ne se mettra à notre place pour assumer l’impérieux devoir de créer les conditions d’une réconciliation nationale sincère et durable des fils et filles de notre cher pays.
C’est dans cet esprit que je suis venu à Doha pour vous demander, mes chers frères dans l’opposition armée, d’emprunter la voie du dialogue et de la réconciliation nationale. Départ et d’autre, nous devons trouver la force d’un sursautnationalafindetransformerlachancehistoriquequenousoffrela transition en cours, pour une sortie de crise consensuelle, pacifique et définitive.
La violence armée n’est pas une option en cette période de transition et la réconciliation est bien possible. Les attentes légitimes du peuple tchadien meurtri ne doivent pas être déçues. La réussite sera au rendez-vous si nous nous engageons tous, avec foi et sincérité, pour rendre irréversible le processus de réconciliation nationale.
Dans une tâche aussi exaltante, un climat de confiance et de respect mutuel, ainsi qu’un cadre serein de discussions sont indispensables. Mais la réconciliation se gagne d’abord dans les cœurs et les esprits.
Je sais que le pays hôte a pris toutes les dispositions nécessaires pour faciliter les discussions qui vont commencer dans les heures qui suivent.
Je vous invite tous, représentants des groupes politico-militaires et délégation gouvernementale à faire preuve de responsabilité, de sens patriotiqueetd’inspirationpourmettrelesintérêtssupérieursdupeuple tchadien au-dessus de toutes autres considérations.
Vous avez l’obligation de rendre espoir à cette majorité écrasante des Tchadiennes et Tchadiens qui souffre dans le silence et aspire à la paix.
Chers frères et sœurs,
Je voudrais réitérer nos remerciements pour votre présence massive à Doha.
C’est un grand signe d’amour pour notre beau pays. Je ne doute pas de votre conviction partagée que terminés autour d’une table de négociation. Pour quoi alors, nous Tchadiens, devons-nous différer cette échéance salvatrice pour notre pays ? Autant donc nous asseoir ensemble aujourd’hui que demain.
Chers frères et sœurs,
Le monde entier reconnait aujourd’hui la témérité des Tchadiens sur différents théâtres des opérations militaires et, par ailleurs, attend de mesurer notre courage à faire la paix. Et la paix demande plus de courage et de grandeur que la guerre. Etre capable d’activer la gâchette intérieure du dépassement de soi pour vaincre le désir de revanche et de rancune exige plus de courage que la guerre. Bref, le vrai courage ne consiste pas à brandir son arme pour vaincre mais plutôt à prendre le risque de la baisser pour convaincre.
Paraphrasant cette maxime populaire que« la pire réconciliation vaut mieux que la meilleure guerre », je voudrais nous demander à tous, de nous élever vers ce qui nous unit tous : le Tchad éternel. Cela exige naturellement concession mutuelle.
Comme dit un proverbe africain, « pour se réconcilier, on ne vient pas avec un couteau qui tranche, mais avec une aiguille qui coud ».Armons-nous donc chacun d’une aiguille pour coudre nos déchirures.
En cette terre bénite, nous sommes là devant Dieu, devant le monde, devant nos amis et nos frères. Le peuple tchadien nous attend dans sa quête de paix. Interrogeons notre conscience et faisons honneur à notre peuple devant le monde et devant l’histoire.
Avant de poursuivre mon propos, je voudrais faire miens les sages propos du Président Nelson Mandela, rapportés par une minent observateur d’ailleurs présent dans cette salle.
Alorsquelespartiesburundaisesauconflitrechignaientàsignerl’accordde paix pour divers motifs liés aux faits de guerre et menaçaient de quitter la table de négociation, Nelson Mandela leur dit, et je cite : « si vous voulez considérer vos égos, vos sentiments et intérêts personnels, ne m’écoutez pas, et je demande qu’on vous ouvre la porte pour partir.
Si vous considérez le Burundi, vous n’avez qu’un choix : transcender les fragilités de l’être humain que sont l’égoïsme, l’esprit de revanche et l’incapacité de pardonner. Pour vaincre l’Apartheid, nous n’avions pas d’arme autre que notre inébranlable volonté, notre capacité de transcendance contre de telles fragilités.
Si vous vous croyez hommes et forts, alors transcendez-les et asseyez-vous pour signer. Si vous n’en êtes pas capables, sortez ! ».Ils s’asseyaient et l’accord d’Arusha fut signé le 28 Août 2000, sous l’égide de Nelson Mandela.
Ces propos s’adressent dans toute leur profondeur aujourd’hui à nous tchadiens. Regardons-nous en face, et avançons !
Le nécessaire rétroviseur de notre histoire doit nous servir à marquer le pas pour mieux aller de l’avant et non à engager une marche-arrière suicidaire, sur nosblessures.Laréconciliationetl’espritdetolérancedoiventl’emportersur la revanche et la colère.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis du Tchad,
Le succès d’une transition politique apaisée et consensuelle est un défi difficile à relever par le Tchad tout seul sans l’accompagnement de la communauté internationale. La réussite de cette Transition est la principale mission à la quelle mon Gouvernement consacre toute son énergie et tout son temps, avec l’appui de la communauté internationale et des pays amis que je salue solennellement.
La mise en œuvre intégrale de la feuille de route de la Transition nécessite la mobilisation de près de 900 milliards de FCFA, soit 1,3 milliards de dollars, y compris la prise en charge du volet désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), des éléments des groupes politico-militaires qui adhérer ont au dialogue national inclusif.
Tout retard dans la mobilisation des ressources nécessaires à l’exécution de la feuille de route, risque de compromettre les échéances prévues et de compliquer le processus politique.
Le Tchad attend donc un appui conséquent de la communauté internationale dans son ensemble et de tous les pays frères et amis, pour relever les multiples défis aux quel sil fait face. Je remercie d’ores et déjà tous nos partenaires qui ont exprimé leur disponibilité à nous accompagner dans la prise en charge de tous les volets du processus transitionnel, y compris le
DDR.
L’aboutissement heureux de la Transition constitue un gage de paix et de développement socio-économique durable au Tchad et, contribue à la stabilisation régionale, notamment au Sahel et dans le bassin du Lac-Tchad.
Je voudrais rassurer cette auguste assemblée que mon Gouvernement est déterminé à tout mettre en œuvre pour répondre aux attentes légitimes du peuple tchadien qui n’a que trop souffert des affres de la guerre et du sous-développement.
Le passé douloureux et tumultueux de notre pays, ainsi que les risques réels des implosions si la transition échoue, nous obligent à ne rien minimiser, ni négliger pour maximiser les chances de son succès.
Dans cette perspective, je lance un vibrant appel à tous les Tchadiens de tous les bords, en particulier à nos frères de l’opposition armée, de saisir cette chance historique que nous offre la transition politique, afin de contribuer à doter notre pays des institutions démocratiques fiables et solides susceptibles de permettre au Tchad d’être un havre de paix et consolider sa stature de pilier de la stabilité sous- régionale.
Mon Gouvernement est conscient qu’il n’y’a pas de paix, de stabilité, et de développement économique durables, sans le respect des droits humains, la justice pour tous, la répartition équitable des richesses au profit de tous nos concitoyens, l’égalité en droit et la bonne gouvernance.
Nous sommes donc tous interpellés, collectivement et individuellement, face à nos propres responsabilités devant l’histoire.
Sachons faire de cette rencontre d’aujourd’hui un jalon historique susceptible de créer les conditions nécessaires à la tenue des élections libres, transparentes et crédibles, ultime objectif de la Transition, afin qu’au terme de celle-ci la dévolution du pouvoir soit désormais une affaire d’urnes non d’arme et que la lutte armée soit définitivement rangée au placard de notre sombre histoire.
Le Gouvernement s’engage solennellement à fournir toutes les garanties nécessaires à la transparence et à la crédibilité du processus politique pour faire du Tchad ce que tous les Tchadiens veulent qu’il soit. J’y crois fermement et je sais qu’ensemble nous pouvons y parvenir.
Je souhaite ardemment que ce rendez-vous de Doha serve à mettre définitivement fin à la guerre au Tchad.
Que de Doha, s’allume cette flamme de l’espoir qui ne s’éteindra pas, qui sècheraleslarmesdelaveuveetdel’orphelinetillumineralesouriredenotre peuple.
Vive la paix durable au Tchad et dans le monde !
Que Dieu bénisse le Tchad !
Je vous remercie de votre aimable attention.

Excellence Cheikh Sultan ben Saad El-mireikhi , Ministre d’État Aux affaires Étrangères ;
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs les Représentants et Envoyés Spéciaux des organisations internationales, régionales et sous régionales ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et membres du corps diplomatique ;
Mesdames et Messieurs représentants des groupes politico-militaires ;
De la Presse écrite, télévision et radio ;
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
C’est avec un grand espoir et un réel plaisir que je prends la parole devant cette auguste assemblée à l’occasion de cette cérémonie solennelle d’ouverture des pourparlers entre le gouvernement de Transition que j’ai l’honneur de diriger et les groupes politico-militaires.
L’événement qui nous réunit aujourd’hui est historique et de haute portée nationale pour tous les Tchadiens, car il marque une étape décisive vers la tenue du Dialogue National Inclusif tant attendu. Depuis l’annonce de la tenue de ce rendez-vous à Doha, tous les regards sont rivés sur cette ville devenue une référence en matière de promotion de la paix à travers le monde.
Je saisis cette occasion pour exprimer, au nom de Son Excellence le Général Mahamat Idriss Déby Itno, Président du Conseil Militaire de Transition, Chef de l’État, du Gouvernement de Transition et du peuple tchadien tout entier, nossincèresremerciementsetnotreprofondegratitude,àSonAltessel’Émir de l’État du Qatar, à son gouvernement et au peuple qatarien dans son ensemble,pourtousleseffortsconsentisdepuisdesmois,envuedefairede ce grand rendez-vous’ aujourd’hui, une réalité.
Au nom de ma délégation et au mien propre, je tiens également à remercier et féliciter les autorités qatariennes pour la parfaite organisation des présentesassisesetlesexcellentesdispositionsprisespournousaccueillir et nous accompagner dans l’atteinte des nobles objectifs que nous nous sommes fixés.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Le Conseil Militaire de Transition mis en place au Tchad, enavril2021, dans les circonstances malheureuses que nous savons, et le Gouvernement de largeouvertureforméle02maidernier, conscients de la gravité du chaos que le Tchad a frôlé suite à la disparition soudaine et tragique du feu
Maréchal du Tchad Idriss Déby Itno, ont fait de l’organisation d’un Dialogue National Inclusif et Souverain, une priorité absolue, sans que cela n’ait été comme ailleurs, la conséquence d’une quelconque revendication populaire contraignante.
Dans cette optique, mon Gouvernement s’est doté d’une feuille de route à exécutersur18moisdontlesprincipalesétapesdelamiseenœuvresont les suivantes :
1-l’organisation d’un Dialogue National Inclusif, ouvert à tous, y compris aux groupes armés ;
2-l’adoption par référendum d’une nouvelle Constitution ;
3-l’organisation des élections présidentielles et législatives libres, transparentes et crédibles pour clore le processus de la Transition.
Pour refonder l’État sur des bases solides, prenant en compte les aspirations légitimes de toutes les forces vives de la nation, nous avons créé un Comité chargé d’organiser le Dialogue National Inclusif(CODNI) et un Comité Technique Spécial(CTS), chargé de faciliter la participation des groupes politico-militairesàceDialogueàtraverslesassisesquinousréunissent aujourd’hui.
C’est pour moi l’occasion de saluer à cet égard le remarquable travail accompliparleComitéTechniqueSpécial.Jetiensàenremercieretféliciter le Président Goukouni Weddeye et tous ses membres, arrivés au terme de leur mission, alors qu’une autre phase complémentaire, celle de négociations basée sur le fondement de leur travail préparatoire commence aujourd’hui.
Je voudrais faire observer que le CODNI a presque achevé de recueillir les contributions de toutes les composantes de la société tchadienne, y compris les Tchadiens de l’extérieur, sur les grandes thématiques du Dialogue National Inclusif.
En outre, convaincu de l’impérieuse nécessité de tourner définitivement la page de la guerre, le Président du Conseil Militaire de Transition, ainsi que le Gouvernement, ont fait preuve d’un engagement et d’un esprit d’ouverture sansprécédentenfaisantadopter,sansaucunepression,nicontrainte,une loi d’amnistie générale au profit de tous ceux qui ont été condamnés pour atteinte à la sûreté de l’État ou pour acte de rébellion.
A la faveur de cette loi, beaucoup d’exilés politiques ont regagné la mère patrie sans attendre le pré-dialogue ou le dialogue national inclusif. Ils sont aujourd’hui les témoins vivants de cette nouvelle dynamique de réconciliation et de tolérance enclenchée par les autorités de la Transition. Je voudrais ici saluer chaleureusement leur courageuse option. Par ailleurs, les biens confisqués dans le cadre des condamnations judiciaires ont été restitués aux propriétaires ou sont en voie de l’être pour certains. En sus, de centaines de prisonniers de guerre pris sur les théâtres de combats ont été remis en liberté. Il s’agit assurément d’une volonté d’ouverture et de décrispation sans précédent dans l’histoire tumultueuse de notre pays.
Notre présence aujourd’hui ici à Doha s’inscrit en droite ligne de la continuité de notre engagement visant à créer un climat de confiance et les conditions propices à une véritable réconciliation nationale, gage de paix durable dans notre cher et beau pays que nous aimons tous.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Très tôt après son accession à l’indépendance, le Tchad a basculé dans la guerre civile et la violence.
Depuis lors, le deuil, l’angoisse, le désarroi, la désolation et les destructions de toutes sortes avec leurs cortèges de malheurs n’ont cessé de rythmer la vie de nos concitoyens, au point d’ébranler profondément la cohésion et l’unitédenotrepeuple.Noussavonstousquecettetristesituationrésultede la conjugaison de plusieurs facteurs dont l’oppression, l’injustice, l’exclusion, les privations diverses et la mal gouvernance.
L’histoire nous enseigne que les autres pays qui ont connu, comme le nôtre, d’expériences douloureuses marquées par des dictatures, d’injustices, des guerres civiles, voire des génocides, sont parvenus à sortir de ces périodes sombres, sans jamais les oublier.
Il s’agit pour nous, Tchadiens, d’une question de responsabilité devant l’histoire que de prendre des décisions difficiles pour opérer un choix assumé, celui d’écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire débarrassée de tous les maux précités et offrant des perspectives radieuses d’avenir pour les générations actuelles et futures.
Est-il besoin de rappeler que les processus de réconciliation sont, par définition, complexes et passent souvent par plusieurs étapes parsemées d’embûches. Cependant, avec un engagement collectif fort et sincère de l’ensemble des forces vives de notre Nation, les obstacles inhérents aux processus de réconciliation peuvent être transformés en des opportunités inouïes, pour jeter les bases d’un État moderne, fondé sur la justice et respectueux des droits humains, offrant l’égalité de chance et d’opportunités à tous nos concitoyens.
C’est fort de cette conviction, que le Conseil Militaire de Transition et le Gouvernement de Transition ont fait du Dialogue National Inclusif, dont la présenter en contre constitue une étape majeure, une priorité absolue. Notre engagement à cet égard est total et sincère. Soyez-en rassuré.
Le passé douloureux de notre pays qui hypothèque notre présent et notre avenir, donne la mesure de notre responsabilité collective et individuelle.
Personne, en dehors de nous qui sommes présents ici et de ceux qui viendront demain au dialogue national inclusif, ne se mettra à notre place pour assumer l’impérieux devoir de créer les conditions d’une réconciliation nationale sincère et durable des fils et filles de notre cher pays.
C’est dans cet esprit que je suis venu à Doha pour vous demander, mes chers frères dans l’opposition armée, d’emprunter la voie du dialogue et de la réconciliation nationale. Départ et d’autre, nous devons trouver la force d’un sursautnationalafindetransformerlachancehistoriquequenousoffrela transition en cours, pour une sortie de crise consensuelle, pacifique et définitive.
La violence armée n’est pas une option en cette période de transition et la réconciliation est bien possible. Les attentes légitimes du peuple tchadien meurtri ne doivent pas être déçues. La réussite sera au rendez-vous si nous nous engageons tous, avec foi et sincérité, pour rendre irréversible le processus de réconciliation nationale.
Dans une tâche aussi exaltante, un climat de confiance et de respect mutuel, ainsi qu’un cadre serein de discussions sont indispensables. Mais la réconciliation se gagne d’abord dans les cœurs et les esprits.
Je sais que le pays hôte a pris toutes les dispositions nécessaires pour faciliter les discussions qui vont commencer dans les heures qui suivent.
Je vous invite tous, représentants des groupes politico-militaires et délégation gouvernementale à faire preuve de responsabilité, de sens patriotiqueetd’inspirationpourmettrelesintérêtssupérieursdupeuple tchadien au-dessus de toutes autres considérations.
Vous avez l’obligation de rendre espoir à cette majorité écrasante des Tchadiennes et Tchadiens qui souffre dans le silence et aspire à la paix.
Chers frères et sœurs,
Je voudrais réitérer nos remerciements pour votre présence massive à Doha.
C’est un grand signe d’amour pour notre beau pays. Je ne doute pas de votre conviction partagée que terminés autour d’une table de négociation. Pour quoi alors, nous Tchadiens, devons-nous différer cette échéance salvatrice pour notre pays ? Autant donc nous asseoir ensemble aujourd’hui que demain.
Chers frères et sœurs,
Le monde entier reconnait aujourd’hui la témérité des Tchadiens sur différents théâtres des opérations militaires et, par ailleurs, attend de mesurer notre courage à faire la paix. Et la paix demande plus de courage et de grandeur que la guerre. Etre capable d’activer la gâchette intérieure du dépassement de soi pour vaincre le désir de revanche et de rancune exige plus de courage que la guerre. Bref, le vrai courage ne consiste pas à brandir son arme pour vaincre mais plutôt à prendre le risque de la baisser pour convaincre.
Paraphrasant cette maxime populaire que« la pire réconciliation vaut mieux que la meilleure guerre », je voudrais nous demander à tous, de nous élever vers ce qui nous unit tous : le Tchad éternel. Cela exige naturellement concession mutuelle.
Comme dit un proverbe africain, « pour se réconcilier, on ne vient pas avec un couteau qui tranche, mais avec une aiguille qui coud ».Armons-nous donc chacun d’une aiguille pour coudre nos déchirures.
En cette terre bénite, nous sommes là devant Dieu, devant le monde, devant nos amis et nos frères. Le peuple tchadien nous attend dans sa quête de paix. Interrogeons notre conscience et faisons honneur à notre peuple devant le monde et devant l’histoire.
Avant de poursuivre mon propos, je voudrais faire miens les sages propos du Président Nelson Mandela, rapportés par une minent observateur d’ailleurs présent dans cette salle.
Alorsquelespartiesburundaisesauconflitrechignaientàsignerl’accordde paix pour divers motifs liés aux faits de guerre et menaçaient de quitter la table de négociation, Nelson Mandela leur dit, et je cite : « si vous voulez considérer vos égos, vos sentiments et intérêts personnels, ne m’écoutez pas, et je demande qu’on vous ouvre la porte pour partir.
Si vous considérez le Burundi, vous n’avez qu’un choix : transcender les fragilités de l’être humain que sont l’égoïsme, l’esprit de revanche et l’incapacité de pardonner. Pour vaincre l’Apartheid, nous n’avions pas d’arme autre que notre inébranlable volonté, notre capacité de transcendance contre de telles fragilités.
Si vous vous croyez hommes et forts, alors transcendez-les et asseyez-vous pour signer. Si vous n’en êtes pas capables, sortez ! ».Ils s’asseyaient et l’accord d’Arusha fut signé le 28 Août 2000, sous l’égide de Nelson Mandela.
Ces propos s’adressent dans toute leur profondeur aujourd’hui à nous tchadiens. Regardons-nous en face, et avançons !
Le nécessaire rétroviseur de notre histoire doit nous servir à marquer le pas pour mieux aller de l’avant et non à engager une marche-arrière suicidaire, sur nosblessures.Laréconciliationetl’espritdetolérancedoiventl’emportersur la revanche et la colère.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis du Tchad,
Le succès d’une transition politique apaisée et consensuelle est un défi difficile à relever par le Tchad tout seul sans l’accompagnement de la communauté internationale. La réussite de cette Transition est la principale mission à la quelle mon Gouvernement consacre toute son énergie et tout son temps, avec l’appui de la communauté internationale et des pays amis que je salue solennellement.
La mise en œuvre intégrale de la feuille de route de la Transition nécessite la mobilisation de près de 900 milliards de FCFA, soit 1,3 milliards de dollars, y compris la prise en charge du volet désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), des éléments des groupes politico-militaires qui adhérer ont au dialogue national inclusif.
Tout retard dans la mobilisation des ressources nécessaires à l’exécution de la feuille de route, risque de compromettre les échéances prévues et de compliquer le processus politique.
Le Tchad attend donc un appui conséquent de la communauté internationale dans son ensemble et de tous les pays frères et amis, pour relever les multiples défis aux quel sil fait face. Je remercie d’ores et déjà tous nos partenaires qui ont exprimé leur disponibilité à nous accompagner dans la prise en charge de tous les volets du processus transitionnel, y compris le
DDR.
L’aboutissement heureux de la Transition constitue un gage de paix et de développement socio-économique durable au Tchad et, contribue à la stabilisation régionale, notamment au Sahel et dans le bassin du Lac-Tchad.
Je voudrais rassurer cette auguste assemblée que mon Gouvernement est déterminé à tout mettre en œuvre pour répondre aux attentes légitimes du peuple tchadien qui n’a que trop souffert des affres de la guerre et du sous-développement.
Le passé douloureux et tumultueux de notre pays, ainsi que les risques réels des implosions si la transition échoue, nous obligent à ne rien minimiser, ni négliger pour maximiser les chances de son succès.
Dans cette perspective, je lance un vibrant appel à tous les Tchadiens de tous les bords, en particulier à nos frères de l’opposition armée, de saisir cette chance historique que nous offre la transition politique, afin de contribuer à doter notre pays des institutions démocratiques fiables et solides susceptibles de permettre au Tchad d’être un havre de paix et consolider sa stature de pilier de la stabilité sous- régionale.
Mon Gouvernement est conscient qu’il n’y’a pas de paix, de stabilité, et de développement économique durables, sans le respect des droits humains, la justice pour tous, la répartition équitable des richesses au profit de tous nos concitoyens, l’égalité en droit et la bonne gouvernance.
Nous sommes donc tous interpellés, collectivement et individuellement, face à nos propres responsabilités devant l’histoire.
Sachons faire de cette rencontre d’aujourd’hui un jalon historique susceptible de créer les conditions nécessaires à la tenue des élections libres, transparentes et crédibles, ultime objectif de la Transition, afin qu’au terme de celle-ci la dévolution du pouvoir soit désormais une affaire d’urnes non d’arme et que la lutte armée soit définitivement rangée au placard de notre sombre histoire.
Le Gouvernement s’engage solennellement à fournir toutes les garanties nécessaires à la transparence et à la crédibilité du processus politique pour faire du Tchad ce que tous les Tchadiens veulent qu’il soit. J’y crois fermement et je sais qu’ensemble nous pouvons y parvenir.
Je souhaite ardemment que ce rendez-vous de Doha serve à mettre définitivement fin à la guerre au Tchad.
Que de Doha, s’allume cette flamme de l’espoir qui ne s’éteindra pas, qui sècheraleslarmesdelaveuveetdel’orphelinetillumineralesouriredenotre peuple.
Vive la paix durable au Tchad et dans le monde !
Que Dieu bénisse le Tchad !
Je vous remercie de votre aimable attention.

Excellence Cheikh Sultan ben Saad El-mireikhi , Ministre d’État Aux affaires Étrangères ;
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs les Représentants et Envoyés Spéciaux des organisations internationales, régionales et sous régionales ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et membres du corps diplomatique ;
Mesdames et Messieurs représentants des groupes politico-militaires ;
De la Presse écrite, télévision et radio ;
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
C’est avec un grand espoir et un réel plaisir que je prends la parole devant cette auguste assemblée à l’occasion de cette cérémonie solennelle d’ouverture des pourparlers entre le gouvernement de Transition que j’ai l’honneur de diriger et les groupes politico-militaires.
L’événement qui nous réunit aujourd’hui est historique et de haute portée nationale pour tous les Tchadiens, car il marque une étape décisive vers la tenue du Dialogue National Inclusif tant attendu. Depuis l’annonce de la tenue de ce rendez-vous à Doha, tous les regards sont rivés sur cette ville devenue une référence en matière de promotion de la paix à travers le monde.
Je saisis cette occasion pour exprimer, au nom de Son Excellence le Général Mahamat Idriss Déby Itno, Président du Conseil Militaire de Transition, Chef de l’État, du Gouvernement de Transition et du peuple tchadien tout entier, nossincèresremerciementsetnotreprofondegratitude,àSonAltessel’Émir de l’État du Qatar, à son gouvernement et au peuple qatarien dans son ensemble,pourtousleseffortsconsentisdepuisdesmois,envuedefairede ce grand rendez-vous’ aujourd’hui, une réalité.
Au nom de ma délégation et au mien propre, je tiens également à remercier et féliciter les autorités qatariennes pour la parfaite organisation des présentesassisesetlesexcellentesdispositionsprisespournousaccueillir et nous accompagner dans l’atteinte des nobles objectifs que nous nous sommes fixés.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Le Conseil Militaire de Transition mis en place au Tchad, enavril2021, dans les circonstances malheureuses que nous savons, et le Gouvernement de largeouvertureforméle02maidernier, conscients de la gravité du chaos que le Tchad a frôlé suite à la disparition soudaine et tragique du feu
Maréchal du Tchad Idriss Déby Itno, ont fait de l’organisation d’un Dialogue National Inclusif et Souverain, une priorité absolue, sans que cela n’ait été comme ailleurs, la conséquence d’une quelconque revendication populaire contraignante.
Dans cette optique, mon Gouvernement s’est doté d’une feuille de route à exécutersur18moisdontlesprincipalesétapesdelamiseenœuvresont les suivantes :
1-l’organisation d’un Dialogue National Inclusif, ouvert à tous, y compris aux groupes armés ;
2-l’adoption par référendum d’une nouvelle Constitution ;
3-l’organisation des élections présidentielles et législatives libres, transparentes et crédibles pour clore le processus de la Transition.
Pour refonder l’État sur des bases solides, prenant en compte les aspirations légitimes de toutes les forces vives de la nation, nous avons créé un Comité chargé d’organiser le Dialogue National Inclusif(CODNI) et un Comité Technique Spécial(CTS), chargé de faciliter la participation des groupes politico-militairesàceDialogueàtraverslesassisesquinousréunissent aujourd’hui.
C’est pour moi l’occasion de saluer à cet égard le remarquable travail accompliparleComitéTechniqueSpécial.Jetiensàenremercieretféliciter le Président Goukouni Weddeye et tous ses membres, arrivés au terme de leur mission, alors qu’une autre phase complémentaire, celle de négociations basée sur le fondement de leur travail préparatoire commence aujourd’hui.
Je voudrais faire observer que le CODNI a presque achevé de recueillir les contributions de toutes les composantes de la société tchadienne, y compris les Tchadiens de l’extérieur, sur les grandes thématiques du Dialogue National Inclusif.
En outre, convaincu de l’impérieuse nécessité de tourner définitivement la page de la guerre, le Président du Conseil Militaire de Transition, ainsi que le Gouvernement, ont fait preuve d’un engagement et d’un esprit d’ouverture sansprécédentenfaisantadopter,sansaucunepression,nicontrainte,une loi d’amnistie générale au profit de tous ceux qui ont été condamnés pour atteinte à la sûreté de l’État ou pour acte de rébellion.
A la faveur de cette loi, beaucoup d’exilés politiques ont regagné la mère patrie sans attendre le pré-dialogue ou le dialogue national inclusif. Ils sont aujourd’hui les témoins vivants de cette nouvelle dynamique de réconciliation et de tolérance enclenchée par les autorités de la Transition. Je voudrais ici saluer chaleureusement leur courageuse option. Par ailleurs, les biens confisqués dans le cadre des condamnations judiciaires ont été restitués aux propriétaires ou sont en voie de l’être pour certains. En sus, de centaines de prisonniers de guerre pris sur les théâtres de combats ont été remis en liberté. Il s’agit assurément d’une volonté d’ouverture et de décrispation sans précédent dans l’histoire tumultueuse de notre pays.
Notre présence aujourd’hui ici à Doha s’inscrit en droite ligne de la continuité de notre engagement visant à créer un climat de confiance et les conditions propices à une véritable réconciliation nationale, gage de paix durable dans notre cher et beau pays que nous aimons tous.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Très tôt après son accession à l’indépendance, le Tchad a basculé dans la guerre civile et la violence.
Depuis lors, le deuil, l’angoisse, le désarroi, la désolation et les destructions de toutes sortes avec leurs cortèges de malheurs n’ont cessé de rythmer la vie de nos concitoyens, au point d’ébranler profondément la cohésion et l’unitédenotrepeuple.Noussavonstousquecettetristesituationrésultede la conjugaison de plusieurs facteurs dont l’oppression, l’injustice, l’exclusion, les privations diverses et la mal gouvernance.
L’histoire nous enseigne que les autres pays qui ont connu, comme le nôtre, d’expériences douloureuses marquées par des dictatures, d’injustices, des guerres civiles, voire des génocides, sont parvenus à sortir de ces périodes sombres, sans jamais les oublier.
Il s’agit pour nous, Tchadiens, d’une question de responsabilité devant l’histoire que de prendre des décisions difficiles pour opérer un choix assumé, celui d’écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire débarrassée de tous les maux précités et offrant des perspectives radieuses d’avenir pour les générations actuelles et futures.
Est-il besoin de rappeler que les processus de réconciliation sont, par définition, complexes et passent souvent par plusieurs étapes parsemées d’embûches. Cependant, avec un engagement collectif fort et sincère de l’ensemble des forces vives de notre Nation, les obstacles inhérents aux processus de réconciliation peuvent être transformés en des opportunités inouïes, pour jeter les bases d’un État moderne, fondé sur la justice et respectueux des droits humains, offrant l’égalité de chance et d’opportunités à tous nos concitoyens.
C’est fort de cette conviction, que le Conseil Militaire de Transition et le Gouvernement de Transition ont fait du Dialogue National Inclusif, dont la présenter en contre constitue une étape majeure, une priorité absolue. Notre engagement à cet égard est total et sincère. Soyez-en rassuré.
Le passé douloureux de notre pays qui hypothèque notre présent et notre avenir, donne la mesure de notre responsabilité collective et individuelle.
Personne, en dehors de nous qui sommes présents ici et de ceux qui viendront demain au dialogue national inclusif, ne se mettra à notre place pour assumer l’impérieux devoir de créer les conditions d’une réconciliation nationale sincère et durable des fils et filles de notre cher pays.
C’est dans cet esprit que je suis venu à Doha pour vous demander, mes chers frères dans l’opposition armée, d’emprunter la voie du dialogue et de la réconciliation nationale. Départ et d’autre, nous devons trouver la force d’un sursautnationalafindetransformerlachancehistoriquequenousoffrela transition en cours, pour une sortie de crise consensuelle, pacifique et définitive.
La violence armée n’est pas une option en cette période de transition et la réconciliation est bien possible. Les attentes légitimes du peuple tchadien meurtri ne doivent pas être déçues. La réussite sera au rendez-vous si nous nous engageons tous, avec foi et sincérité, pour rendre irréversible le processus de réconciliation nationale.
Dans une tâche aussi exaltante, un climat de confiance et de respect mutuel, ainsi qu’un cadre serein de discussions sont indispensables. Mais la réconciliation se gagne d’abord dans les cœurs et les esprits.
Je sais que le pays hôte a pris toutes les dispositions nécessaires pour faciliter les discussions qui vont commencer dans les heures qui suivent.
Je vous invite tous, représentants des groupes politico-militaires et délégation gouvernementale à faire preuve de responsabilité, de sens patriotiqueetd’inspirationpourmettrelesintérêtssupérieursdupeuple tchadien au-dessus de toutes autres considérations.
Vous avez l’obligation de rendre espoir à cette majorité écrasante des Tchadiennes et Tchadiens qui souffre dans le silence et aspire à la paix.
Chers frères et sœurs,
Je voudrais réitérer nos remerciements pour votre présence massive à Doha.
C’est un grand signe d’amour pour notre beau pays. Je ne doute pas de votre conviction partagée que terminés autour d’une table de négociation. Pour quoi alors, nous Tchadiens, devons-nous différer cette échéance salvatrice pour notre pays ? Autant donc nous asseoir ensemble aujourd’hui que demain.
Chers frères et sœurs,
Le monde entier reconnait aujourd’hui la témérité des Tchadiens sur différents théâtres des opérations militaires et, par ailleurs, attend de mesurer notre courage à faire la paix. Et la paix demande plus de courage et de grandeur que la guerre. Etre capable d’activer la gâchette intérieure du dépassement de soi pour vaincre le désir de revanche et de rancune exige plus de courage que la guerre. Bref, le vrai courage ne consiste pas à brandir son arme pour vaincre mais plutôt à prendre le risque de la baisser pour convaincre.
Paraphrasant cette maxime populaire que« la pire réconciliation vaut mieux que la meilleure guerre », je voudrais nous demander à tous, de nous élever vers ce qui nous unit tous : le Tchad éternel. Cela exige naturellement concession mutuelle.
Comme dit un proverbe africain, « pour se réconcilier, on ne vient pas avec un couteau qui tranche, mais avec une aiguille qui coud ».Armons-nous donc chacun d’une aiguille pour coudre nos déchirures.
En cette terre bénite, nous sommes là devant Dieu, devant le monde, devant nos amis et nos frères. Le peuple tchadien nous attend dans sa quête de paix. Interrogeons notre conscience et faisons honneur à notre peuple devant le monde et devant l’histoire.
Avant de poursuivre mon propos, je voudrais faire miens les sages propos du Président Nelson Mandela, rapportés par une minent observateur d’ailleurs présent dans cette salle.
Alorsquelespartiesburundaisesauconflitrechignaientàsignerl’accordde paix pour divers motifs liés aux faits de guerre et menaçaient de quitter la table de négociation, Nelson Mandela leur dit, et je cite : « si vous voulez considérer vos égos, vos sentiments et intérêts personnels, ne m’écoutez pas, et je demande qu’on vous ouvre la porte pour partir.
Si vous considérez le Burundi, vous n’avez qu’un choix : transcender les fragilités de l’être humain que sont l’égoïsme, l’esprit de revanche et l’incapacité de pardonner. Pour vaincre l’Apartheid, nous n’avions pas d’arme autre que notre inébranlable volonté, notre capacité de transcendance contre de telles fragilités.
Si vous vous croyez hommes et forts, alors transcendez-les et asseyez-vous pour signer. Si vous n’en êtes pas capables, sortez ! ».Ils s’asseyaient et l’accord d’Arusha fut signé le 28 Août 2000, sous l’égide de Nelson Mandela.
Ces propos s’adressent dans toute leur profondeur aujourd’hui à nous tchadiens. Regardons-nous en face, et avançons !
Le nécessaire rétroviseur de notre histoire doit nous servir à marquer le pas pour mieux aller de l’avant et non à engager une marche-arrière suicidaire, sur nosblessures.Laréconciliationetl’espritdetolérancedoiventl’emportersur la revanche et la colère.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis du Tchad,
Le succès d’une transition politique apaisée et consensuelle est un défi difficile à relever par le Tchad tout seul sans l’accompagnement de la communauté internationale. La réussite de cette Transition est la principale mission à la quelle mon Gouvernement consacre toute son énergie et tout son temps, avec l’appui de la communauté internationale et des pays amis que je salue solennellement.
La mise en œuvre intégrale de la feuille de route de la Transition nécessite la mobilisation de près de 900 milliards de FCFA, soit 1,3 milliards de dollars, y compris la prise en charge du volet désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), des éléments des groupes politico-militaires qui adhérer ont au dialogue national inclusif.
Tout retard dans la mobilisation des ressources nécessaires à l’exécution de la feuille de route, risque de compromettre les échéances prévues et de compliquer le processus politique.
Le Tchad attend donc un appui conséquent de la communauté internationale dans son ensemble et de tous les pays frères et amis, pour relever les multiples défis aux quel sil fait face. Je remercie d’ores et déjà tous nos partenaires qui ont exprimé leur disponibilité à nous accompagner dans la prise en charge de tous les volets du processus transitionnel, y compris le
DDR.
L’aboutissement heureux de la Transition constitue un gage de paix et de développement socio-économique durable au Tchad et, contribue à la stabilisation régionale, notamment au Sahel et dans le bassin du Lac-Tchad.
Je voudrais rassurer cette auguste assemblée que mon Gouvernement est déterminé à tout mettre en œuvre pour répondre aux attentes légitimes du peuple tchadien qui n’a que trop souffert des affres de la guerre et du sous-développement.
Le passé douloureux et tumultueux de notre pays, ainsi que les risques réels des implosions si la transition échoue, nous obligent à ne rien minimiser, ni négliger pour maximiser les chances de son succès.
Dans cette perspective, je lance un vibrant appel à tous les Tchadiens de tous les bords, en particulier à nos frères de l’opposition armée, de saisir cette chance historique que nous offre la transition politique, afin de contribuer à doter notre pays des institutions démocratiques fiables et solides susceptibles de permettre au Tchad d’être un havre de paix et consolider sa stature de pilier de la stabilité sous- régionale.
Mon Gouvernement est conscient qu’il n’y’a pas de paix, de stabilité, et de développement économique durables, sans le respect des droits humains, la justice pour tous, la répartition équitable des richesses au profit de tous nos concitoyens, l’égalité en droit et la bonne gouvernance.
Nous sommes donc tous interpellés, collectivement et individuellement, face à nos propres responsabilités devant l’histoire.
Sachons faire de cette rencontre d’aujourd’hui un jalon historique susceptible de créer les conditions nécessaires à la tenue des élections libres, transparentes et crédibles, ultime objectif de la Transition, afin qu’au terme de celle-ci la dévolution du pouvoir soit désormais une affaire d’urnes non d’arme et que la lutte armée soit définitivement rangée au placard de notre sombre histoire.
Le Gouvernement s’engage solennellement à fournir toutes les garanties nécessaires à la transparence et à la crédibilité du processus politique pour faire du Tchad ce que tous les Tchadiens veulent qu’il soit. J’y crois fermement et je sais qu’ensemble nous pouvons y parvenir.
Je souhaite ardemment que ce rendez-vous de Doha serve à mettre définitivement fin à la guerre au Tchad.
Que de Doha, s’allume cette flamme de l’espoir qui ne s’éteindra pas, qui sècheraleslarmesdelaveuveetdel’orphelinetillumineralesouriredenotre peuple.
Vive la paix durable au Tchad et dans le monde !
Que Dieu bénisse le Tchad !
Je vous remercie de votre aimable attention.

Excellence Cheikh Sultan ben Saad El-mireikhi , Ministre d’État Aux affaires Étrangères ;
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs les Représentants et Envoyés Spéciaux des organisations internationales, régionales et sous régionales ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et membres du corps diplomatique ;
Mesdames et Messieurs représentants des groupes politico-militaires ;
De la Presse écrite, télévision et radio ;
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
C’est avec un grand espoir et un réel plaisir que je prends la parole devant cette auguste assemblée à l’occasion de cette cérémonie solennelle d’ouverture des pourparlers entre le gouvernement de Transition que j’ai l’honneur de diriger et les groupes politico-militaires.
L’événement qui nous réunit aujourd’hui est historique et de haute portée nationale pour tous les Tchadiens, car il marque une étape décisive vers la tenue du Dialogue National Inclusif tant attendu. Depuis l’annonce de la tenue de ce rendez-vous à Doha, tous les regards sont rivés sur cette ville devenue une référence en matière de promotion de la paix à travers le monde.
Je saisis cette occasion pour exprimer, au nom de Son Excellence le Général Mahamat Idriss Déby Itno, Président du Conseil Militaire de Transition, Chef de l’État, du Gouvernement de Transition et du peuple tchadien tout entier, nossincèresremerciementsetnotreprofondegratitude,àSonAltessel’Émir de l’État du Qatar, à son gouvernement et au peuple qatarien dans son ensemble,pourtousleseffortsconsentisdepuisdesmois,envuedefairede ce grand rendez-vous’ aujourd’hui, une réalité.
Au nom de ma délégation et au mien propre, je tiens également à remercier et féliciter les autorités qatariennes pour la parfaite organisation des présentesassisesetlesexcellentesdispositionsprisespournousaccueillir et nous accompagner dans l’atteinte des nobles objectifs que nous nous sommes fixés.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Le Conseil Militaire de Transition mis en place au Tchad, enavril2021, dans les circonstances malheureuses que nous savons, et le Gouvernement de largeouvertureforméle02maidernier, conscients de la gravité du chaos que le Tchad a frôlé suite à la disparition soudaine et tragique du feu
Maréchal du Tchad Idriss Déby Itno, ont fait de l’organisation d’un Dialogue National Inclusif et Souverain, une priorité absolue, sans que cela n’ait été comme ailleurs, la conséquence d’une quelconque revendication populaire contraignante.
Dans cette optique, mon Gouvernement s’est doté d’une feuille de route à exécutersur18moisdontlesprincipalesétapesdelamiseenœuvresont les suivantes :
1-l’organisation d’un Dialogue National Inclusif, ouvert à tous, y compris aux groupes armés ;
2-l’adoption par r&

Excellence Cheikh Sultan ben Saad El-mireikhi , Ministre d’État Aux affaires Étrangères ;
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs les Représentants et Envoyés Spéciaux des organisations internationales, régionales et sous régionales ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et membres du corps diplomatique ;
Mesdames et Messieurs représentants des groupes politico-militaires ;
De la Presse écrite, télévision et radio ;
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
C’est avec un grand espoir et un réel plaisir que je prends la parole devant cette auguste assemblée à l’occasion de cette cérémonie solennelle d’ouverture des pourparlers entre le gouvernement de Transition que j’ai l’honneur de diriger et les groupes politico-militaires.
L’événement qui nous réunit aujourd’hui est historique et de haute portée nationale pour tous les Tchadiens, car il marque une étape décisive vers la tenue du Dialogue National Inclusif tant attendu. Depuis l’annonce de la tenue de ce rendez-vous à Doha, tous les regards sont rivés sur cette ville devenue une référence en matière de promotion de la paix à travers le monde.
Je saisis cette occasion pour exprimer, au nom de Son Excellence le Général Mahamat Idriss Déby Itno, Président du Conseil Militaire de Transition, Chef de l’État, du Gouvernement de Transition et du peuple tchadien tout entier, nossincèresremerciementsetnotreprofondegratitude,àSonAltessel’Émir de l’État du Qatar, à son gouvernement et au peuple qatarien dans son ensemble,pourtousleseffortsconsentisdepuisdesmois,envuedefairede ce grand rendez-vous’ aujourd’hui, une réalité.
Au nom de ma délégation et au mien propre, je tiens également à remercier et féliciter les autorités qatariennes pour la parfaite organisation des présentesassisesetlesexcellentesdispositionsprisespournousaccueillir et nous accompagner dans l’atteinte des nobles objectifs que nous nous sommes fixés.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Le Conseil Militaire de Transition mis en place au Tchad, en avril2021, dans les circonstances malheureuses que nous savons, et le Gouvernement de large ouverture formé le 02 mai dernier, conscients de la gravité du chaos que le Tchad a frôlé suite à la disparition soudaine et tragique du feu
Maréchal du Tchad Idriss Déby Itno, ont fait de l’organisation d’un Dialogue National Inclusif et Souverain, une priorité absolue, sans que cela n’ait été comme ailleurs, la conséquence d’une quelconque revendication populaire contraignante.
Dans cette optique, mon Gouvernement s’est doté d’une feuille de route à exécutersur18moisdontlesprincipalesétapesdelamiseenœuvresont les suivantes :
1-l’organisation d’un Dialogue National Inclusif, ouvert à tous, y compris aux groupes armés ;
2-l’adoption par référendum d’une nouvelle Constitution ;
3-l’organisation des élections présidentielles et législatives libres, transparentes et crédibles pour clore le processus de la Transition.
Pour refonder l’État sur des bases solides, prenant en compte les aspirations légitimes de toutes les forces vives de la nation, nous avons créé un Comité chargé d’organiser le Dialogue National Inclusif(CODNI) et un Comité Technique Spécial(CTS), chargé de faciliter la participation des groupes politico-militairesàceDialogueàtraverslesassisesquinousréunissent aujourd’hui.
C’est pour moi l’occasion de saluer à cet égard le remarquable travail accompliparleComitéTechniqueSpécial.Jetiensàenremercieretféliciter le Président Goukouni Weddeye et tous ses membres, arrivés au terme de leur mission, alors qu’une autre phase complémentaire, celle de négociations basée sur le fondement de leur travail préparatoire commence aujourd’hui.
Je voudrais faire observer que le CODNI a presque achevé de recueillir les contributions de toutes les composantes de la société tchadienne, y compris les Tchadiens de l’extérieur, sur les grandes thématiques du Dialogue National Inclusif.
En outre, convaincu de l’impérieuse nécessité de tourner définitivement la page de la guerre, le Président du Conseil Militaire de Transition, ainsi que le Gouvernement, ont fait preuve d’un engagement et d’un esprit d’ouverture sans précédent en faisant adopter,sans aucune pression,nicontrainte,une loi d’amnistie générale au profit de tous ceux qui ont été condamnés pour atteinte à la sûreté de l’État ou pour acte de rébellion.
A la faveur de cette loi, beaucoup d’exilés politiques ont regagné la mère patrie sans attendre le pré-dialogue ou le dialogue national inclusif. Ils sont aujourd’hui les témoins vivants de cette nouvelle dynamique de réconciliation et de tolérance enclenchée par les autorités de la Transition. Je voudrais ici saluer chaleureusement leur courageuse option. Par ailleurs, les biens confisqués dans le cadre des condamnations judiciaires ont été restitués aux propriétaires ou sont en voie de l’être pour certains. En sus, de centaines de prisonniers de guerre pris sur les théâtres de combats ont été remis en liberté. Il s’agit assurément d’une volonté d’ouverture et de décrispation sans précédent dans l’histoire tumultueuse de notre pays.
Notre présence aujourd’hui ici à Doha s’inscrit en droite ligne de la continuité de notre engagement visant à créer un climat de confiance et les conditions propices à une véritable réconciliation nationale, gage de paix durable dans notre cher et beau pays que nous aimons tous.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Très tôt après son accession à l’indépendance, le Tchad a basculé dans la guerre civile et la violence.
Depuis lors, le deuil, l’angoisse, le désarroi, la désolation et les destructions de toutes sortes avec leurs cortèges de malheurs n’ont cessé de rythmer la vie de nos concitoyens, au point d’ébranler profondément la cohésion et l’unitédenotrepeuple.Noussavonstousquecettetristesituationrésultede la conjugaison de plusieurs facteurs dont l’oppression, l’injustice, l’exclusion, les privations diverses et la mal gouvernance.
L’histoire nous enseigne que les autres pays qui ont connu, comme le nôtre, d’expériences douloureuses marquées par des dictatures, d’injustices, des guerres civiles, voire des génocides, sont parvenus à sortir de ces périodes sombres, sans jamais les oublier.
Il s’agit pour nous, Tchadiens, d’une question de responsabilité devant l’histoire que de prendre des décisions difficiles pour opérer un choix assumé, celui d’écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire débarrassée de tous les maux précités et offrant des perspectives radieuses d’avenir pour les générations actuelles et futures.
Est-il besoin de rappeler que les processus de réconciliation sont, par définition, complexes et passent souvent par plusieurs étapes parsemées d’embûches. Cependant, avec un engagement collectif fort et sincère de l’ensemble des forces vives de notre Nation, les obstacles inhérents aux processus de réconciliation peuvent être transformés en des opportunités inouïes, pour jeter les bases d’un État moderne, fondé sur la justice et respectueux des droits humains, offrant l’égalité de chance et d’opportunités à tous nos concitoyens.
C’est fort de cette conviction, que le Conseil Militaire de Transition et le Gouvernement de Transition ont fait du Dialogue National Inclusif, dont la présenter en contre constitue une étape majeure, une priorité absolue. Notre engagement à cet égard est total et sincère. Soyez-en rassuré.
Le passé douloureux de notre pays qui hypothèque notre présent et notre avenir, donne la mesure de notre responsabilité collective et individuelle.
Personne, en dehors de nous qui sommes présents ici et de ceux qui viendront demain au dialogue national inclusif, ne se mettra à notre place pour assumer l’impérieux devoir de créer les conditions d’une réconciliation nationale sincère et durable des fils et filles de notre cher pays.
C’est dans cet esprit que je suis venu à Doha pour vous demander, mes chers frères dans l’opposition armée, d’emprunter la voie du dialogue et de la réconciliation nationale. Départ et d’autre, nous devons trouver la force d’un sursautnationalafindetransformerlachancehistoriquequenousoffrela transition en cours, pour une sortie de crise consensuelle, pacifique et définitive.
La violence armée n’est pas une option en cette période de transition et la réconciliation est bien possible. Les attentes légitimes du peuple tchadien meurtri ne doivent pas être déçues. La réussite sera au rendez-vous si nous nous engageons tous, avec foi et sincérité, pour rendre irréversible le processus de réconciliation nationale.
Dans une tâche aussi exaltante, un climat de confiance et de respect mutuel, ainsi qu’un cadre serein de discussions sont indispensables. Mais la réconciliation se gagne d’abord dans les cœurs et les esprits.
Je sais que le pays hôte a pris toutes les dispositions nécessaires pour faciliter les discussions qui vont commencer dans les heures qui suivent.
Je vous invite tous, représentants des groupes politico-militaires et délégation gouvernementale à faire preuve de responsabilité, de sens patriotiqueetd’inspirationpourmettrelesintérêtssupérieursdupeuple tchadien au-dessus de toutes autres considérations.
Vous avez l’obligation de rendre espoir à cette majorité écrasante des Tchadiennes et Tchadiens qui souffre dans le silence et aspire à la paix.
Chers frères et sœurs,
Je voudrais réitérer nos remerciements pour votre présence massive à Doha.
C’est un grand signe d’amour pour notre beau pays. Je ne doute pas de votre conviction partagée que terminés autour d’une table de négociation. Pour quoi alors, nous Tchadiens, devons-nous différer cette échéance salvatrice pour notre pays ? Autant donc nous asseoir ensemble aujourd’hui que demain.
Chers frères et sœurs,
Le monde entier reconnait aujourd’hui la témérité des Tchadiens sur différents théâtres des opérations militaires et, par ailleurs, attend de mesurer notre courage à faire la paix. Et la paix demande plus de courage et de grandeur que la guerre. Etre capable d’activer la gâchette intérieure du dépassement de soi pour vaincre le désir de revanche et de rancune exige plus de courage que la guerre. Bref, le vrai courage ne consiste pas à brandir son arme pour vaincre mais plutôt à prendre le risque de la baisser pour convaincre.
Paraphrasant cette maxime populaire que« la pire réconciliation vaut mieux que la meilleure guerre », je voudrais nous demander à tous, de nous élever vers ce qui nous unit tous : le Tchad éternel. Cela exige naturellement concession mutuelle.
Comme dit un proverbe africain, « pour se réconcilier, on ne vient pas avec un couteau qui tranche, mais avec une aiguille qui coud ».Armons-nous donc chacun d’une aiguille pour coudre nos déchirures.
En cette terre bénite, nous sommes là devant Dieu, devant le monde, devant nos amis et nos frères. Le peuple tchadien nous attend dans sa quête de paix. Interrogeons notre conscience et faisons honneur à notre peuple devant le monde et devant l’histoire.
Avant de poursuivre mon propos, je voudrais faire miens les sages propos du Président Nelson Mandela, rapportés par une minent observateur d’ailleurs présent dans cette salle.
Alorsquelespartiesburundaisesauconflitrechignaientàsignerl’accordde paix pour divers motifs liés aux faits de guerre et menaçaient de quitter la table de négociation, Nelson Mandela leur dit, et je cite : « si vous voulez considérer vos égos, vos sentiments et intérêts personnels, ne m’écoutez pas, et je demande qu’on vous ouvre la porte pour partir.
Si vous considérez le Burundi, vous n’avez qu’un choix : transcender les fragilités de l’être humain que sont l’égoïsme, l’esprit de revanche et l’incapacité de pardonner. Pour vaincre l’Apartheid, nous n’avions pas d’arme autre que notre inébranlable volonté, notre capacité de transcendance contre de telles fragilités.
Si vous vous croyez hommes et forts, alors transcendez-les et asseyez-vous pour signer. Si vous n’en êtes pas capables, sortez ! ».Ils s’asseyaient et l’accord d’Arusha fut signé le 28 Août 2000, sous l’égide de Nelson Mandela.
Ces propos s’adressent dans toute leur profondeur aujourd’hui à nous tchadiens. Regardons-nous en face, et avançons !
Le nécessaire rétroviseur de notre histoire doit nous servir à marquer le pas pour mieux aller de l’avant et non à engager une marche-arrière suicidaire, sur nosblessures.Laréconciliationetl’espritdetolérancedoiventl’emportersur la revanche et la colère.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis du Tchad,
Le succès d’une transition politique apaisée et consensuelle est un défi difficile à relever par le Tchad tout seul sans l’accompagnement de la communauté internationale. La réussite de cette Transition est la principale mission à la quelle mon Gouvernement consacre toute son énergie et tout son temps, avec l’appui de la communauté internationale et des pays amis que je salue solennellement.
La mise en œuvre intégrale de la feuille de route de la Transition nécessite la mobilisation de près de 900 milliards de FCFA, soit 1,3 milliards de dollars, y compris la prise en charge du volet désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), des éléments des groupes politico-militaires qui adhérer ont au dialogue national inclusif.
Tout retard dans la mobilisation des ressources nécessaires à l’exécution de la feuille de route, risque de compromettre les échéances prévues et de compliquer le processus politique.
Le Tchad attend donc un appui conséquent de la communauté internationale dans son ensemble et de tous les pays frères et amis, pour relever les multiples défis aux quel sil fait face. Je remercie d’ores et déjà tous nos partenaires qui ont exprimé leur disponibilité à nous accompagner dans la prise en charge de tous les volets du processus transitionnel, y compris le
DDR.
L’aboutissement heureux de la Transition constitue un gage de paix et de développement socio-économique durable au Tchad et, contribue à la stabilisation régionale, notamment au Sahel et dans le bassin du Lac-Tchad.
Je voudrais rassurer cette auguste assemblée que mon Gouvernement est déterminé à tout mettre en œuvre pour répondre aux attentes légitimes du peuple tchadien qui n’a que trop souffert des affres de la guerre et du sous-développement.
Le passé douloureux et tumultueux de notre pays, ainsi que les risques réels des implosions si la transition échoue, nous obligent à ne rien minimiser, ni négliger pour maximiser les chances de son succès.
Dans cette perspective, je lance un vibrant appel à tous les Tchadiens de tous les bords, en particulier à nos frères de l’opposition armée, de saisir cette chance historique que nous offre la transition politique, afin de contribuer à doter notre pays des institutions démocratiques fiables et solides susceptibles de permettre au Tchad d’être un havre de paix et consolider sa stature de pilier de la stabilité sous- régionale.
Mon Gouvernement est conscient qu’il n’y’a pas de paix, de stabilité, et de développement économique durables, sans le respect des droits humains, la justice pour tous, la répartition équitable des richesses au profit de tous nos concitoyens, l’égalité en droit et la bonne gouvernance.
Nous sommes donc tous interpellés, collectivement et individuellement, face à nos propres responsabilités devant l’histoire.
Sachons faire de cette rencontre d’aujourd’hui un jalon historique susceptible de créer les conditions nécessaires à la tenue des élections libres, transparentes et crédibles, ultime objectif de la Transition, afin qu’au terme de celle-ci la dévolution du pouvoir soit désormais une affaire d’urnes non d’arme et que la lutte armée soit définitivement rangée au placard de notre sombre histoire.
Le Gouvernement s’engage solennellement à fournir toutes les garanties nécessaires à la transparence et à la crédibilité du processus politique pour faire du Tchad ce que tous les Tchadiens veulent qu’il soit. J’y crois fermement et je sais qu’ensemble nous pouvons y parvenir.
Je souhaite ardemment que ce rendez-vous de Doha serve à mettre définitivement fin à la guerre au Tchad.
Que de Doha, s’allume cette flamme de l’espoir qui ne s’éteindra pas, qui sècheraleslarmesdelaveuveetdel’orphelinetillumineralesouriredenotre peuple.
Vive la paix durable au Tchad et dans le monde !
Que Dieu bénisse le Tchad !
Je vous remercie de votre aimable attention.

Excellence Cheikh Sultan ben Saad El-mireikhi , Ministre d’État Aux affaires Étrangères ;
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs les Représentants et Envoyés Spéciaux des organisations internationales, régionales et sous régionales ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et membres du corps diplomatique ;
Mesdames et Messieurs représentants des groupes politico-militaires ;
De la Presse écrite, télévision et radio ;
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
C’est avec un grand espoir et un réel plaisir que je prends la parole devant cette auguste assemblée à l’occasion de cette cérémonie solennelle d’ouverture des pourparlers entre le gouvernement de Transition que j’ai l’honneur de diriger et les groupes politico-militaires.
L’événement qui nous réunit aujourd’hui est historique et de haute portée nationale pour tous les Tchadiens, car il marque une étape décisive vers la tenue du Dialogue National Inclusif tant attendu. Depuis l’annonce de la tenue de ce rendez-vous à Doha, tous les regards sont rivés sur cette ville devenue une référence en matière de promotion de la paix à travers le monde.
Je saisis cette occasion pour exprimer, au nom de Son Excellence le Général Mahamat Idriss Déby Itno, Président du Conseil Militaire de Transition, Chef de l’État, du Gouvernement de Transition et du peuple tchadien tout entier, nossincèresremerciementsetnotreprofondegratitude,àSonAltessel’Émir de l’État du Qatar, à son gouvernement et au peuple qatarien dans son ensemble,pourtousleseffortsconsentisdepuisdesmois,envuedefairede ce grand rendez-vous’ aujourd’hui, une réalité.
Au nom de ma délégation et au mien propre, je tiens également à remercier et féliciter les autorités qatariennes pour la parfaite organisation des présentesassisesetlesexcellentesdispositionsprisespournousaccueillir et nous accompagner dans l’atteinte des nobles objectifs que nous nous sommes fixés.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Le Conseil Militaire de Transition mis en place au Tchad, enavril2021, dans les circonstances malheureuses que nous savons, et le Gouvernement de largeouvertureforméle02maidernier, conscients de la gravité du chaos que le Tchad a frôlé suite à la disparition soudaine et tragique du feu
Maréchal du Tchad Idriss Déby Itno, ont fait de l’organisation d’un Dialogue National Inclusif et Souverain, une priorité absolue, sans que cela n’ait été comme ailleurs, la conséquence d’une quelconque revendication populaire contraignante.
Dans cette optique, mon Gouvernement s’est doté d’une feuille de route à exécutersur18moisdontlesprincipalesétapesdelamiseenœuvresont les suivantes :
1-l’organisation d’un Dialogue National Inclusif, ouvert à tous, y compris aux groupes armés ;
2-l’adoption par référendum d’une nouvelle Constitution ;
3-l’organisation des élections présidentielles et législatives libres, transparentes et crédibles pour clore le processus de la Transition.
Pour refonder l’État sur des bases solides, prenant en compte les aspirations légitimes de toutes les forces vives de la nation, nous avons créé un Comité chargé d’organiser le Dialogue National Inclusif(CODNI) et un Comité Technique Spécial(CTS), chargé de faciliter la participation des groupes politico-militairesàceDialogueàtraverslesassisesquinousréunissent aujourd’hui.
C’est pour moi l’occasion de saluer à cet égard le remarquable travail accompliparleComitéTechniqueSpécial.Jetiensàenremercieretféliciter le Président Goukouni Weddeye et tous ses membres, arrivés au terme de leur mission, alors qu’une autre phase complémentaire, celle de négociations basée sur le fondement de leur travail préparatoire commence aujourd’hui.
Je voudrais faire observer que le CODNI a presque achevé de recueillir les contributions de toutes les composantes de la société tchadienne, y compris les Tchadiens de l’extérieur, sur les grandes thématiques du Dialogue National Inclusif.
En outre, convaincu de l’impérieuse nécessité de tourner définitivement la page de la guerre, le Président du Conseil Militaire de Transition, ainsi que le Gouvernement, ont fait preuve d’un engagement et d’un esprit d’ouverture sansprécédentenfaisantadopter,sansaucunepression,nicontrainte,une loi d’amnistie générale au profit de tous ceux qui ont été condamnés pour atteinte à la sûreté de l’État ou pour acte de rébellion.
A la faveur de cette loi, beaucoup d’exilés politiques ont regagné la mère patrie sans attendre le pré-dialogue ou le dialogue national inclusif. Ils sont aujourd’hui les témoins vivants de cette nouvelle dynamique de réconciliation et de tolérance enclenchée par les autorités de la Transition. Je voudrais ici saluer chaleureusement leur courageuse option. Par ailleurs, les biens confisqués dans le cadre des condamnations judiciaires ont été restitués aux propriétaires ou sont en voie de l’être pour certains. En sus, de centaines de prisonniers de guerre pris sur les théâtres de combats ont été remis en liberté. Il s’agit assurément d’une volonté d’ouverture et de décrispation sans précédent dans l’histoire tumultueuse de notre pays.
Notre présence aujourd’hui ici à Doha s’inscrit en droite ligne de la continuité de notre engagement visant à créer un climat de confiance et les conditions propices à une véritable réconciliation nationale, gage de paix durable dans notre cher et beau pays que nous aimons tous.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Très tôt après son accession à l’indépendance, le Tchad a basculé dans la guerre civile et la violence.
Depuis lors, le deuil, l’angoisse, le désarroi, la désolation et les destructions de toutes sortes avec leurs cortèges de malheurs n’ont cessé de rythmer la vie de nos concitoyens, au point d’ébranler profondément la cohésion et l’unitédenotrepeuple.Noussavonstousquecettetristesituationrésultede la conjugaison de plusieurs facteurs dont l’oppression, l’injustice, l’exclusion, les privations diverses et la mal gouvernance.
L’histoire nous enseigne que les autres pays qui ont connu, comme le nôtre, d’expériences douloureuses marquées par des dictatures, d’injustices, des guerres civiles, voire des génocides, sont parvenus à sortir de ces périodes sombres, sans jamais les oublier.
Il s’agit pour nous, Tchadiens, d’une question de responsabilité devant l’histoire que de prendre des décisions difficiles pour opérer un choix assumé, celui d’écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire débarrassée de tous les maux précités et offrant des perspectives radieuses d’avenir pour les générations actuelles et futures.
Est-il besoin de rappeler que les processus de réconciliation sont, par définition, complexes et passent souvent par plusieurs étapes parsemées d’embûches. Cependant, avec un engagement collectif fort et sincère de l’ensemble des forces vives de notre Nation, les obstacles inhérents aux processus de réconciliation peuvent être transformés en des opportunités inouïes, pour jeter les bases d’un État moderne, fondé sur la justice et respectueux des droits humains, offrant l’égalité de chance et d’opportunités à tous nos concitoyens.
C’est fort de cette conviction, que le Conseil Militaire de Transition et le Gouvernement de Transition ont fait du Dialogue National Inclusif, dont la présenter en contre constitue une étape majeure, une priorité absolue. Notre engagement à cet égard est total et sincère. Soyez-en rassuré.
Le passé douloureux de notre pays qui hypothèque notre présent et notre avenir, donne la mesure de notre responsabilité collective et individuelle.
Personne, en dehors de nous qui sommes présents ici et de ceux qui viendront demain au dialogue national inclusif, ne se mettra à notre place pour assumer l’impérieux devoir de créer les conditions d’une réconciliation nationale sincère et durable des fils et filles de notre cher pays.
C’est dans cet esprit que je suis venu à Doha pour vous demander, mes chers frères dans l’opposition armée, d’emprunter la voie du dialogue et de la réconciliation nationale. Départ et d’autre, nous devons trouver la force d’un sursautnationalafindetransformerlachancehistoriquequenousoffrela transition en cours, pour une sortie de crise consensuelle, pacifique et définitive.
La violence armée n’est pas une option en cette période de transition et la réconciliation est bien possible. Les attentes légitimes du peuple tchadien meurtri ne doivent pas être déçues. La réussite sera au rendez-vous si nous nous engageons tous, avec foi et sincérité, pour rendre irréversible le processus de réconciliation nationale.
Dans une tâche aussi exaltante, un climat de confiance et de respect mutuel, ainsi qu’un cadre serein de discussions sont indispensables. Mais la réconciliation se gagne d’abord dans les cœurs et les esprits.
Je sais que le pays hôte a pris toutes les dispositions nécessaires pour faciliter les discussions qui vont commencer dans les heures qui suivent.
Je vous invite tous, représentants des groupes politico-militaires et délégation gouvernementale à faire preuve de responsabilité, de sens patriotiqueetd’inspirationpourmettrelesintérêtssupérieursdupeuple tchadien au-dessus de toutes autres considérations.
Vous avez l’obligation de rendre espoir à cette majorité écrasante des Tchadiennes et Tchadiens qui souffre dans le silence et aspire à la paix.
Chers frères et sœurs,
Je voudrais réitérer nos remerciements pour votre présence massive à Doha.
C’est un grand signe d’amour pour notre beau pays. Je ne doute pas de votre conviction partagée que terminés autour d’une table de négociation. Pour quoi alors, nous Tchadiens, devons-nous différer cette échéance salvatrice pour notre pays ? Autant donc nous asseoir ensemble aujourd’hui que demain.
Chers frères et sœurs,
Le monde entier reconnait aujourd’hui la témérité des Tchadiens sur différents théâtres des opérations militaires et, par ailleurs, attend de mesurer notre courage à faire la paix. Et la paix demande plus de courage et de grandeur que la guerre. Etre capable d’activer la gâchette intérieure du dépassement de soi pour vaincre le désir de revanche et de rancune exige plus de courage que la guerre. Bref, le vrai courage ne consiste pas à brandir son arme pour vaincre mais plutôt à prendre le risque de la baisser pour convaincre.
Paraphrasant cette maxime populaire que« la pire réconciliation vaut mieux que la meilleure guerre », je voudrais nous demander à tous, de nous élever vers ce qui nous unit tous : le Tchad éternel. Cela exige naturellement concession mutuelle.
Comme dit un proverbe africain, « pour se réconcilier, on ne vient pas avec un couteau qui tranche, mais avec une aiguille qui coud ».Armons-nous donc chacun d’une aiguille pour coudre nos déchirures.
En cette terre bénite, nous sommes là devant Dieu, devant le monde, devant nos amis et nos frères. Le peuple tchadien nous attend dans sa quête de paix. Interrogeons notre conscience et faisons honneur à notre peuple devant le monde et devant l’histoire.
Avant de poursuivre mon propos, je voudrais faire miens les sages propos du Président Nelson Mandela, rapportés par une minent observateur d’ailleurs présent dans cette salle.
Alorsquelespartiesburundaisesauconflitrechignaientàsignerl’accordde paix pour divers motifs liés aux faits de guerre et menaçaient de quitter la table de négociation, Nelson Mandela leur dit, et je cite : « si vous voulez considérer vos égos, vos sentiments et intérêts personnels, ne m’écoutez pas, et je demande qu’on vous ouvre la porte pour partir.
Si vous considérez le Burundi, vous n’avez qu’un choix : transcender les fragilités de l’être humain que sont l’égoïsme, l’esprit de revanche et l’incapacité de pardonner. Pour vaincre l’Apartheid, nous n’avions pas d’arme autre que notre inébranlable volonté, notre capacité de transcendance contre de telles fragilités.
Si vous vous croyez hommes et forts, alors transcendez-les et asseyez-vous pour signer. Si vous n’en êtes pas capables, sortez ! ».Ils s’asseyaient et l’accord d’Arusha fut signé le 28 Août 2000, sous l’égide de Nelson Mandela.
Ces propos s’adressent dans toute leur profondeur aujourd’hui à nous tchadiens. Regardons-nous en face, et avançons !
Le nécessaire rétroviseur de notre histoire doit nous servir à marquer le pas pour mieux aller de l’avant et non à engager une marche-arrière suicidaire, sur nosblessures.Laréconciliationetl’espritdetolérancedoiventl’emportersur la revanche et la colère.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis du Tchad,
Le succès d’une transition politique apaisée et consensuelle est un défi difficile à relever par le Tchad tout seul sans l’accompagnement de la communauté internationale. La réussite de cette Transition est la principale mission à la quelle mon Gouvernement consacre toute son énergie et tout son temps, avec l’appui de la communauté internationale et des pays amis que je salue solennellement.
La mise en œuvre intégrale de la feuille de route de la Transition nécessite la mobilisation de près de 900 milliards de FCFA, soit 1,3 milliards de dollars, y compris la prise en charge du volet désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), des éléments des groupes politico-militaires qui adhérer ont au dialogue national inclusif.
Tout retard dans la mobilisation des ressources nécessaires à l’exécution de la feuille de route, risque de compromettre les échéances prévues et de compliquer le processus politique.
Le Tchad attend donc un appui conséquent de la communauté internationale dans son ensemble et de tous les pays frères et amis, pour relever les multiples défis aux quel sil fait face. Je remercie d’ores et déjà tous nos partenaires qui ont exprimé leur disponibilité à nous accompagner dans la prise en charge de tous les volets du processus transitionnel, y compris le
DDR.
L’aboutissement heureux de la Transition constitue un gage de paix et de développement socio-économique durable au Tchad et, contribue à la stabilisation régionale, notamment au Sahel et dans le bassin du Lac-Tchad.
Je voudrais rassurer cette auguste assemblée que mon Gouvernement est déterminé à tout mettre en œuvre pour répondre aux attentes légitimes du peuple tchadien qui n’a que trop souffert des affres de la guerre et du sous-développement.
Le passé douloureux et tumultueux de notre pays, ainsi que les risques réels des implosions si la transition échoue, nous obligent à ne rien minimiser, ni négliger pour maximiser les chances de son succès.
Dans cette perspective, je lance un vibrant appel à tous les Tchadiens de tous les bords, en particulier à nos frères de l’opposition armée, de saisir cette chance historique que nous offre la transition politique, afin de contribuer à doter notre pays des institutions démocratiques fiables et solides susceptibles de permettre au Tchad d’être un havre de paix et consolider sa stature de pilier de la stabilité sous- régionale.
Mon Gouvernement est conscient qu’il n’y’a pas de paix, de stabilité, et de développement économique durables, sans le respect des droits humains, la justice pour tous, la répartition équitable des richesses au profit de tous nos concitoyens, l’égalité en droit et la bonne gouvernance.
Nous sommes donc tous interpellés, collectivement et individuellement, face à nos propres responsabilités devant l’histoire.
Sachons faire de cette rencontre d’aujourd’hui un jalon historique susceptible de créer les conditions nécessaires à la tenue des élections libres, transparentes et crédibles, ultime objectif de la Transition, afin qu’au terme de celle-ci la dévolution du pouvoir soit désormais une affaire d’urnes non d’arme et que la lutte armée soit définitivement rangée au placard de notre sombre histoire.
Le Gouvernement s’engage solennellement à fournir toutes les garanties nécessaires à la transparence et à la crédibilité du processus politique pour faire du Tchad ce que tous les Tchadiens veulent qu’il soit. J’y crois fermement et je sais qu’ensemble nous pouvons y parvenir.
Je souhaite ardemment que ce rendez-vous de Doha serve à mettre définitivement fin à la guerre au Tchad.
Que de Doha, s’allume cette flamme de l’espoir qui ne s’éteindra pas, qui sècheraleslarmesdelaveuveetdel’orphelinetillumineralesouriredenotre peuple.
Vive la paix durable au Tchad et dans le monde !
Que Dieu bénisse le Tchad !
Je vous remercie de votre aimable attention.

Excellence Cheikh Sultan ben Saad El-mireikhi , Ministre d’État Aux affaires Étrangères ;
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs les Représentants et Envoyés Spéciaux des organisations internationales, régionales et sous régionales ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et membres du corps diplomatique ;
Mesdames et Messieurs représentants des groupes politico-militaires ;
De la Presse écrite, télévision et radio ;
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
C’est avec un grand espoir et un réel plaisir que je prends la parole devant cette auguste assemblée à l’occasion de cette cérémonie solennelle d’ouverture des pourparlers entre le gouvernement de Transition que j’ai l’honneur de diriger et les groupes politico-militaires.
L’événement qui nous réunit aujourd’hui est historique et de haute portée nationale pour tous les Tchadiens, car il marque une étape décisive vers la tenue du Dialogue National Inclusif tant attendu. Depuis l’annonce de la tenue de ce rendez-vous à Doha, tous les regards sont rivés sur cette ville devenue une référence en matière de promotion de la paix à travers le monde.
Je saisis cette occasion pour exprimer, au nom de Son Excellence le Général Mahamat Idriss Déby Itno, Président du Conseil Militaire de Transition, Chef de l’État, du Gouvernement de Transition et du peuple tchadien tout entier, nossincèresremerciementsetnotreprofondegratitude,àSonAltessel’Émir de l’État du Qatar, à son gouvernement et au peuple qatarien dans son ensemble,pourtousleseffortsconsentisdepuisdesmois,envuedefairede ce grand rendez-vous’ aujourd’hui, une réalité.
Au nom de ma délégation et au mien propre, je tiens également à remercier et féliciter les autorités qatariennes pour la parfaite organisation des présentesassisesetlesexcellentesdispositionsprisespournousaccueillir et nous accompagner dans l’atteinte des nobles objectifs que nous nous sommes fixés.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Le Conseil Militaire de Transition mis en place au Tchad, enavril2021, dans les circonstances malheureuses que nous savons, et le Gouvernement de largeouvertureforméle02maidernier, conscients de la gravité du chaos que le Tchad a frôlé suite à la disparition soudaine et tragique du feu
Maréchal du Tchad Idriss Déby Itno, ont fait de l’organisation d’un Dialogue National Inclusif et Souverain, une priorité absolue, sans que cela n’ait été comme ailleurs, la conséquence d’une quelconque revendication populaire contraignante.
Dans cette optique, mon Gouvernement s’est doté d’une feuille de route à exécutersur18moisdontlesprincipalesétapesdelamiseenœuvresont les suivantes :
1-l’organisation d’un Dialogue National Inclusif, ouvert à tous, y compris aux groupes armés ;
2-l’adoption par référendum d’une nouvelle Constitution ;
3-l’organisation des élections présidentielles et législatives libres, transparentes et crédibles pour clore le processus de la Transition.
Pour refonder l’État sur des bases solides, prenant en compte les aspirations légitimes de toutes les forces vives de la nation, nous avons créé un Comité chargé d’organiser le Dialogue National Inclusif(CODNI) et un Comité Technique Spécial(CTS), chargé de faciliter la participation des groupes politico-militairesàceDialogueàtraverslesassisesquinousréunissent aujourd’hui.
C’est pour moi l’occasion de saluer à cet égard le remarquable travail accompliparleComitéTechniqueSpécial.Jetiensàenremercieretféliciter le Président Goukouni Weddeye et tous ses membres, arrivés au terme de leur mission, alors qu’une autre phase complémentaire, celle de négociations basée sur le fondement de leur travail préparatoire commence aujourd’hui.
Je voudrais faire observer que le CODNI a presque achevé de recueillir les contributions de toutes les composantes de la société tchadienne, y compris les Tchadiens de l’extérieur, sur les grandes thématiques du Dialogue National Inclusif.
En outre, convaincu de l’impérieuse nécessité de tourner définitivement la page de la guerre, le Président du Conseil Militaire de Transition, ainsi que le Gouvernement, ont fait preuve d’un engagement et d’un esprit d’ouverture sansprécédentenfaisantadopter,sansaucunepression,nicontrainte,une loi d’amnistie générale au profit de tous ceux qui ont été condamnés pour atteinte à la sûreté de l’État ou pour acte de rébellion.
A la faveur de cette loi, beaucoup d’exilés politiques ont regagné la mère patrie sans attendre le pré-dialogue ou le dialogue national inclusif. Ils sont aujourd’hui les témoins vivants de cette nouvelle dynamique de réconciliation et de tolérance enclenchée par les autorités de la Transition. Je voudrais ici saluer chaleureusement leur courageuse option. Par ailleurs, les biens confisqués dans le cadre des condamnations judiciaires ont été restitués aux propriétaires ou sont en voie de l’être pour certains. En sus, de centaines de prisonniers de guerre pris sur les théâtres de combats ont été remis en liberté. Il s’agit assurément d’une volonté d’ouverture et de décrispation sans précédent dans l’histoire tumultueuse de notre pays.
Notre présence aujourd’hui ici à Doha s’inscrit en droite ligne de la continuité de notre engagement visant à créer un climat de confiance et les conditions propices à une véritable réconciliation nationale, gage de paix durable dans notre cher et beau pays que nous aimons tous.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Très tôt après son accession à l’indépendance, le Tchad a basculé dans la guerre civile et la violence.
Depuis lors, le deuil, l’angoisse, le désarroi, la désolation et les destructions de toutes sortes avec leurs cortèges de malheurs n’ont cessé de rythmer la vie de nos concitoyens, au point d’ébranler profondément la cohésion et l’unitédenotrepeuple.Noussavonstousquecettetristesituationrésultede la conjugaison de plusieurs facteurs dont l’oppression, l’injustice, l’exclusion, les privations diverses et la mal gouvernance.
L’histoire nous enseigne que les autres pays qui ont connu, comme le nôtre, d’expériences douloureuses marquées par des dictatures, d’injustices, des guerres civiles, voire des génocides, sont parvenus à sortir de ces périodes sombres, sans jamais les oublier.
Il s’agit pour nous, Tchadiens, d’une question de responsabilité devant l’histoire que de prendre des décisions difficiles pour opérer un choix assumé, celui d’écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire débarrassée de tous les maux précités et offrant des perspectives radieuses d’avenir pour les générations actuelles et futures.
Est-il besoin de rappeler que les processus de réconciliation sont, par définition, complexes et passent souvent par plusieurs étapes parsemées d’embûches. Cependant, avec un engagement collectif fort et sincère de l’ensemble des forces vives de notre Nation, les obstacles inhérents aux processus de réconciliation peuvent être transformés en des opportunités inouïes, pour jeter les bases d’un État moderne, fondé sur la justice et respectueux des droits humains, offrant l’égalité de chance et d’opportunités à tous nos concitoyens.
C’est fort de cette conviction, que le Conseil Militaire de Transition et le Gouvernement de Transition ont fait du Dialogue National Inclusif, dont la présenter en contre constitue une étape majeure, une priorité absolue. Notre engagement à cet égard est total et sincère. Soyez-en rassuré.
Le passé douloureux de notre pays qui hypothèque notre présent et notre avenir, donne la mesure de notre responsabilité collective et individuelle.
Personne, en dehors de nous qui sommes présents ici et de ceux qui viendront demain au dialogue national inclusif, ne se mettra à notre place pour assumer l’impérieux devoir de créer les conditions d’une réconciliation nationale sincère et durable des fils et filles de notre cher pays.
C’est dans cet esprit que je suis venu à Doha pour vous demander, mes chers frères dans l’opposition armée, d’emprunter la voie du dialogue et de la réconciliation nationale. Départ et d’autre, nous devons trouver la force d’un sursautnationalafindetransformerlachancehistoriquequenousoffrela transition en cours, pour une sortie de crise consensuelle, pacifique et définitive.
La violence armée n’est pas une option en cette période de transition et la réconciliation est bien possible. Les attentes légitimes du peuple tchadien meurtri ne doivent pas être déçues. La réussite sera au rendez-vous si nous nous engageons tous, avec foi et sincérité, pour rendre irréversible le processus de réconciliation nationale.
Dans une tâche aussi exaltante, un climat de confiance et de respect mutuel, ainsi qu’un cadre serein de discussions sont indispensables. Mais la réconciliation se gagne d’abord dans les cœurs et les esprits.
Je sais que le pays hôte a pris toutes les dispositions nécessaires pour faciliter les discussions qui vont commencer dans les heures qui suivent.
Je vous invite tous, représentants des groupes politico-militaires et délégation gouvernementale à faire preuve de responsabilité, de sens patriotiqueetd’inspirationpourmettrelesintérêtssupérieursdupeuple tchadien au-dessus de toutes autres considérations.
Vous avez l’obligation de rendre espoir à cette majorité écrasante des Tchadiennes et Tchadiens qui souffre dans le silence et aspire à la paix.
Chers frères et sœurs,
Je voudrais réitérer nos remerciements pour votre présence massive à Doha.
C’est un grand signe d’amour pour notre beau pays. Je ne doute pas de votre conviction partagée que terminés autour d’une table de négociation. Pour quoi alors, nous Tchadiens, devons-nous différer cette échéance salvatrice pour notre pays ? Autant donc nous asseoir ensemble aujourd’hui que demain.
Chers frères et sœurs,
Le monde entier reconnait aujourd’hui la témérité des Tchadiens sur différents théâtres des opérations militaires et, par ailleurs, attend de mesurer notre courage à faire la paix. Et la paix demande plus de courage et de grandeur que la guerre. Etre capable d’activer la gâchette intérieure du dépassement de soi pour vaincre le désir de revanche et de rancune exige plus de courage que la guerre. Bref, le vrai courage ne consiste pas à brandir son arme pour vaincre mais plutôt à prendre le risque de la baisser pour convaincre.
Paraphrasant cette maxime populaire que« la pire réconciliation vaut mieux que la meilleure guerre », je voudrais nous demander à tous, de nous élever vers ce qui nous unit tous : le Tchad éternel. Cela exige naturellement concession mutuelle.
Comme dit un proverbe africain, « pour se réconcilier, on ne vient pas avec un couteau qui tranche, mais avec une aiguille qui coud ».Armons-nous donc chacun d’une aiguille pour coudre nos déchirures.
En cette terre bénite, nous sommes là devant Dieu, devant le monde, devant nos amis et nos frères. Le peuple tchadien nous attend dans sa quête de paix. Interrogeons notre conscience et faisons honneur à notre peuple devant le monde et devant l’histoire.
Avant de poursuivre mon propos, je voudrais faire miens les sages propos du Président Nelson Mandela, rapportés par une minent observateur d’ailleurs présent dans cette salle.
Alorsquelespartiesburundaisesauconflitrechignaientàsignerl’accordde paix pour divers motifs liés aux faits de guerre et menaçaient de quitter la table de négociation, Nelson Mandela leur dit, et je cite : « si vous voulez considérer vos égos, vos sentiments et intérêts personnels, ne m’écoutez pas, et je demande qu’on vous ouvre la porte pour partir.
Si vous considérez le Burundi, vous n’avez qu’un choix : transcender les fragilités de l’être humain que sont l’égoïsme, l’esprit de revanche et l’incapacité de pardonner. Pour vaincre l’Apartheid, nous n’avions pas d’arme autre que notre inébranlable volonté, notre capacité de transcendance contre de telles fragilités.
Si vous vous croyez hommes et forts, alors transcendez-les et asseyez-vous pour signer. Si vous n’en êtes pas capables, sortez ! ».Ils s’asseyaient et l’accord d’Arusha fut signé le 28 Août 2000, sous l’égide de Nelson Mandela.
Ces propos s’adressent dans toute leur profondeur aujourd’hui à nous tchadiens. Regardons-nous en face, et avançons !
Le nécessaire rétroviseur de notre histoire doit nous servir à marquer le pas pour mieux aller de l’avant et non à engager une marche-arrière suicidaire, sur nosblessures.Laréconciliationetl’espritdetolérancedoiventl’emportersur la revanche et la colère.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis du Tchad,
Le succès d’une transition politique apaisée et consensuelle est un défi difficile à relever par le Tchad tout seul sans l’accompagnement de la communauté internationale. La réussite de cette Transition est la principale mission à la quelle mon Gouvernement consacre toute son énergie et tout son temps, avec l’appui de la communauté internationale et des pays amis que je salue solennellement.
La mise en œuvre intégrale de la feuille de route de la Transition nécessite la mobilisation de près de 900 milliards de FCFA, soit 1,3 milliards de dollars, y compris la prise en charge du volet désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), des éléments des groupes politico-militaires qui adhérer ont au dialogue national inclusif.
Tout retard dans la mobilisation des ressources nécessaires à l’exécution de la feuille de route, risque de compromettre les échéances prévues et de compliquer le processus politique.
Le Tchad attend donc un appui conséquent de la communauté internationale dans son ensemble et de tous les pays frères et amis, pour relever les multiples défis aux quel sil fait face. Je remercie d’ores et déjà tous nos partenaires qui ont exprimé leur disponibilité à nous accompagner dans la prise en charge de tous les volets du processus transitionnel, y compris le
DDR.
L’aboutissement heureux de la Transition constitue un gage de paix et de développement socio-économique durable au Tchad et, contribue à la stabilisation régionale, notamment au Sahel et dans le bassin du Lac-Tchad.
Je voudrais rassurer cette auguste assemblée que mon Gouvernement est déterminé à tout mettre en œuvre pour répondre aux attentes légitimes du peuple tchadien qui n’a que trop souffert des affres de la guerre et du sous-développement.
Le passé douloureux et tumultueux de notre pays, ainsi que les risques réels des implosions si la transition échoue, nous obligent à ne rien minimiser, ni négliger pour maximiser les chances de son succès.
Dans cette perspective, je lance un vibrant appel à tous les Tchadiens de tous les bords, en particulier à nos frères de l’opposition armée, de saisir cette chance historique que nous offre la transition politique, afin de contribuer à doter notre pays des institutions démocratiques fiables et solides susceptibles de permettre au Tchad d’être un havre de paix et consolider sa stature de pilier de la stabilité sous- régionale.
Mon Gouvernement est conscient qu’il n’y’a pas de paix, de stabilité, et de développement économique durables, sans le respect des droits humains, la justice pour tous, la répartition équitable des richesses au profit de tous nos concitoyens, l’égalité en droit et la bonne gouvernance.
Nous sommes donc tous interpellés, collectivement et individuellement, face à nos propres responsabilités devant l’histoire.
Sachons faire de cette rencontre d’aujourd’hui un jalon historique susceptible de créer les conditions nécessaires à la tenue des élections libres, transparentes et crédibles, ultime objectif de la Transition, afin qu’au terme de celle-ci la dévolution du pouvoir soit désormais une affaire d’urnes non d’arme et que la lutte armée soit définitivement rangée au placard de notre sombre histoire.
Le Gouvernement s’engage solennellement à fournir toutes les garanties nécessaires à la transparence et à la crédibilité du processus politique pour faire du Tchad ce que tous les Tchadiens veulent qu’il soit. J’y crois fermement et je sais qu’ensemble nous pouvons y parvenir.
Je souhaite ardemment que ce rendez-vous de Doha serve à mettre définitivement fin à la guerre au Tchad.
Que de Doha, s’allume cette flamme de l’espoir qui ne s’éteindra pas, qui sècheraleslarmesdelaveuveetdel’orphelinetillumineralesouriredenotre peuple.
Vive la paix durable au Tchad et dans le monde !
Que Dieu bénisse le Tchad !
Je vous remercie de votre aimable attention.

Excellence Cheikh Sultan ben Saad El-mireikhi , Ministre d’État Aux affaires Étrangères ;
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs les Représentants et Envoyés Spéciaux des organisations internationales, régionales et sous régionales ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et membres du corps diplomatique ;
Mesdames et Messieurs représentants des groupes politico-militaires ;
De la Presse écrite, télévision et radio ;
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
C’est avec un grand espoir et un réel plaisir que je prends la parole devant cette auguste assemblée à l’occasion de cette cérémonie solennelle d’ouverture des pourparlers entre le gouvernement de Transition que j’ai l’honneur de diriger et les groupes politico-militaires.
L’événement qui nous réunit aujourd’hui est historique et de haute portée nationale pour tous les Tchadiens, car il marque une étape décisive vers la tenue du Dialogue National Inclusif tant attendu. Depuis l’annonce de la tenue de ce rendez-vous à Doha, tous les regards sont rivés sur cette ville devenue une référence en matière de promotion de la paix à travers le monde.
Je saisis cette occasion pour exprimer, au nom de Son Excellence le Général Mahamat Idriss Déby Itno, Président du Conseil Militaire de Transition, Chef de l’État, du Gouvernement de Transition et du peuple tchadien tout entier, nossincèresremerciementsetnotreprofondegratitude,àSonAltessel’Émir de l’État du Qatar, à son gouvernement et au peuple qatarien dans son ensemble,pourtousleseffortsconsentisdepuisdesmois,envuedefairede ce grand rendez-vous’ aujourd’hui, une réalité.
Au nom de ma délégation et au mien propre, je tiens également à remercier et féliciter les autorités qatariennes pour la parfaite organisation des présentesassisesetlesexcellentesdispositionsprisespournousaccueillir et nous accompagner dans l’atteinte des nobles objectifs que nous nous sommes fixés.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Le Conseil Militaire de Transition mis en place au Tchad, enavril2021, dans les circonstances malheureuses que nous savons, et le Gouvernement de largeouvertureforméle02maidernier, conscients de la gravité du chaos que le Tchad a frôlé suite à la disparition soudaine et tragique du feu
Maréchal du Tchad Idriss Déby Itno, ont fait de l’organisation d’un Dialogue National Inclusif et Souverain, une priorité absolue, sans que cela n’ait été comme ailleurs, la conséquence d’une quelconque revendication populaire contraignante.
Dans cette optique, mon Gouvernement s’est doté d’une feuille de route à exécutersur18moisdontlesprincipalesétapesdelamiseenœuvresont les suivantes :
1-l’organisation d’un Dialogue National Inclusif, ouvert à tous, y compris aux groupes armés ;
2-l’adoption par r&

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