Bérérzina diplomatique ou correction ?
Bérérzina diplomatique ou correction ?
Après avoir analysé les déconvenues diplomatiques rencontrées par notre pays, il apparaît clairement que celles-ci ne reflètent pas simplement une faiblesse passagère, mais mettent en lumière une inconstance profonde et un manque de clairvoyance. En témoigne notamment le dernier communiqué du ministère des Affaires étrangères du 11 juin.
Après avoir analysé les déconvenues diplomatiques rencontrées par notre pays, il apparaît clairement que celles-ci ne reflètent pas simplement une faiblesse passagère, mais mettent en lumière une inconstance profonde et un manque de clairvoyance. En témoigne notamment le dernier communiqué du ministère des Affaires étrangères du 11 juin.

La diplomatie, c’est avant tout l’art de la mesure et de la prudence, et non la précipitation, qu’il s’agisse de crises majeures ou mineures. Dans le cas présent, une mesure a été adoptée contre notre pays, dont l’entrée en vigueur n’intervenait que quatre jours plus tard. Ce délai, appelé le « temps diplomatique », est justement destiné à permettre la clarification ou l’explication. Le Tchad aurait dû, suite à la décision de l’administration Trump, solliciter des précisions ou des éclaircissements auprès du gouvernement américain avant d’adopter une quelconque réponse. Malheureusement, ce n’a pas été le cas. C’est l’émotion qui a prévalu sur la raison et sur le respect des règles diplomatiques, poussant à une réaction hâtive et mal calibrée de réciprocité.
En diplomatie, il convient d’éviter la confrontation directe et de privilégier la négociation. Lorsqu’un État est reconnu dans le concert des nations, cela suppose qu’il dispose d’un territoire, d’institutions et de tous les attributs de souveraineté. Par conséquent, il n’est pas nécessaire de marteler sans cesse cette souveraineté, déjà largement reconnue. Toutefois, cette souveraineté peut être amoindrie par des accords, l’adhésion à des organisations régionales ou internationales, et par la nécessité de respecter leurs règles. De plus, face aux rapports de force, notamment ceux liés aux puissances économiques et militaires, la souveraineté devient souvent relative.
Cela dit, la mise en œuvre du principe de réciprocité dans le domaine diplomatique repose sur un cadre juridique solide, des pratiques internationalement reconnues et des mécanismes concrets. Selon la Convention de Vienne, notamment son article 47, la réciprocité doit respecter des règles établies, prévoir des mécanismes de contrôle et disposer d’outils de rétorsion proportionnée. Sa mise en œuvre reste évolutive, en fonction de la dynamique des relations internationales et des enjeux du moment.
En pratique, la décision du Tchad d’appliquer le principe de réciprocité doit aussi tenir compte de ses engagements auprès de l’Union africaine et de ses partenaires stratégiques. Agir sur un coup de tête, puis revenir à la table des négociations, ne valorise pas notre diplomatie et ne fait pas honneur à notre pays. Il est crucial de tirer les leçons pour l’avenir : mieux réfléchir, mieux négocier, et surtout, respecter les processus diplomatiques.
Tâchez de faire mieux la prochaine fois.
Par Max Kemokoye, Président de l'UDP et porte-parole du GCAP
La diplomatie, c’est avant tout l’art de la mesure et de la prudence, et non la précipitation, qu’il s’agisse de crises majeures ou mineures. Dans le cas présent, une mesure a été adoptée contre notre pays, dont l’entrée en vigueur n’intervenait que quatre jours plus tard. Ce délai, appelé le « temps diplomatique », est justement destiné à permettre la clarification ou l’explication. Le Tchad aurait dû, suite à la décision de l’administration Trump, solliciter des précisions ou des éclaircissements auprès du gouvernement américain avant d’adopter une quelconque réponse. Malheureusement, ce n’a pas été le cas. C’est l’émotion qui a prévalu sur la raison et sur le respect des règles diplomatiques, poussant à une réaction hâtive et mal calibrée de réciprocité.
En diplomatie, il convient d’éviter la confrontation directe et de privilégier la négociation. Lorsqu’un État est reconnu dans le concert des nations, cela suppose qu’il dispose d’un territoire, d’institutions et de tous les attributs de souveraineté. Par conséquent, il n’est pas nécessaire de marteler sans cesse cette souveraineté, déjà largement reconnue. Toutefois, cette souveraineté peut être amoindrie par des accords, l’adhésion à des organisations régionales ou internationales, et par la nécessité de respecter leurs règles. De plus, face aux rapports de force, notamment ceux liés aux puissances économiques et militaires, la souveraineté devient souvent relative.
Cela dit, la mise en œuvre du principe de réciprocité dans le domaine diplomatique repose sur un cadre juridique solide, des pratiques internationalement reconnues et des mécanismes concrets. Selon la Convention de Vienne, notamment son article 47, la réciprocité doit respecter des règles établies, prévoir des mécanismes de contrôle et disposer d’outils de rétorsion proportionnée. Sa mise en œuvre reste évolutive, en fonction de la dynamique des relations internationales et des enjeux du moment.
En pratique, la décision du Tchad d’appliquer le principe de réciprocité doit aussi tenir compte de ses engagements auprès de l’Union africaine et de ses partenaires stratégiques. Agir sur un coup de tête, puis revenir à la table des négociations, ne valorise pas notre diplomatie et ne fait pas honneur à notre pays. Il est crucial de tirer les leçons pour l’avenir : mieux réfléchir, mieux négocier, et surtout, respecter les processus diplomatiques.
Tâchez de faire mieux la prochaine fois.
Par Max Kemokoye, Président de l'UDP et porte-parole du GCAP