Enjeux géopolitiques: le Tchad pris en tenaille par la France et les Etats-Unis
Enjeux géopolitiques: le Tchad pris en tenaille par la France et les Etats-Unis
Tchad, transition et perspectives de retour à l’ordre constitutionnel, option stratégique des puissances étrangères dans le jeu de la préservation des intérêts : position du problème et enjeux géopolitiques.
Tchad, transition et perspectives de retour à l’ordre constitutionnel, option stratégique des puissances étrangères dans le jeu de la préservation des intérêts : position du problème et enjeux géopolitiques.
Eléments du contexte sécuritaire, géostratégique et géopolitique.
Les intérêts politiques et stratégiques de la France au Tchad ne datent pas d’aujourd’hui. Ils relèvent de l’époque coloniale et sont liés à plusieurs facteurs, en ce sens que, le Tchad est situé au cœur de l’Afrique et partage des frontières avec des pays tels que la Libye, le Soudan, la République centrafricaine, le Cameroun, le Niger et le Nigeria.
Sous cet aspect, pour la France, il y va d’un intérêt majeur à maintenir la stabilité dans la région pour prévenir et éviter la survenance ou propagation des conflits, des groupes armés hostiles ainsi que tout type de menaces sécuritaires susceptibles de compromettre la sécurisation des ressources et d’autres facteurs stratégiques dont dépend son économie. Et accessoirement, la gestion des flux migratoires fait partie de ces intérêts.
En outre, la coopération militaire lui permet d’assurer un environnement sécurisé pour les entreprises françaises opérant dans la sous-région Afrique centrale et de l’ouest ou désireuses d’y opérer ainsi que la protection des installations ou infrastructures françaises existantes ainsi que des ressortissants français en cas de conflit. De ce fait, avec le Nigeria voisin comme premier partenaire commercial de la France en Afrique et le Niger, un des fournisseurs de l’uranium en son temps et peut être récupérable grâce au retour prochain à l’ordre constitutionnel, toute instabilité du Tchad serait compromettante pour la France et les Etats-Unis d’Amérique tant au Tchad que dans le sahel. Ainsi, toute instabilité mènerait à l’effondrement économique avec des impacts sur la gestion de la politique monétaire, par ricochet, un risque éventuel de l’émancipation monétaire que, la perte d’influence avec le démantèlement des stationnements militaires stratégiques qui servent de BOA (Base Opérationnelle Avancée) que de BOP (Base Opérationnelle Projetée).
Le Tchad étant déjà aux prises avec les défis sécuritaires, y compris les groupes rebelles dont FACT et CCSMR ainsi que la présence des groupes terroristes opérant dans la région du Lac Tchad et dans le Sahel, la France et les Etats-Unis d’Amérique s’emploient à tout faire, soit avec la présence militaire directe ou à travers les missions militaires conjointes ou de coopération dans le domaine de renseignements à l’effet d’éviter la déstabilisation du Tchad, considéré comme la digue sécuritaire qui ne doit pas céder.
Sur le plan spécifiquement militaire et surtout de coopération avec le Tchad, la France est le principal fournisseur des services de formation, d’équipements et de renseignements aux pouvoirs tchadiens. Lesquels services rapportent à son industrie de défense de gros intérêts. En outre, les installations aéroportuaires servent de base d’entrainement à son armée de l’air et de pôle financier pour ses officiers supérieurs qui ne veulent pas laisser le Tchad. De plus, l’armée tchadienne est considérée comme le supplétif dans les interventions militaires en OPEX dans les zones à risque en Afrique et dans le domaine de participation à des missions éventuelles de maintien de la paix. C’est ainsi que l’influence diplomatique française en Afrique est tributaire du Tchad, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Gabon et de Djibouti où elle y dispose des bases militaires au sens plénier du terme qu’il faut à tout prix s’y maintenir, étant donné que, le Tchad à travers sa situation géographique est un acteur clé dans ce domaine.
Cette politique extérieure de la France vis-à-vis du Tchad lui permet de préserver l’ensemble de ces intérêts et lui donne une influence au Conseil de Sécurité, Banque mondiale, FMI, G7 et G20 ce, dans le cadre de participation dans les initiatives régionales et internationales. Ainsi, dans ce cadre, selon les Etats-Unis et la France, la transition au Tchad doit être prise au sérieux et gérée différemment que les autres mais avec beaucoup de dextérité et délicatesse. C’est ainsi qu’à la lumière des évènements du 20 octobre qui a surpris plus d’un, pour les Etats-Unis d’Amérique en tête et la France, il faut éviter à ce que de pareils évènements se reproduisent puisqu’ils risqueraient d’entrainer le Tchad dans une quelconque instabilité dommageable aux intérêts stratégiques de ces pays.
Pour ce faire, il faut mettre en place des scénarios assortis d’options autour des deux acteurs responsables de ces évènements du 20 octobre. C’est l’attelage Mahamat Idriss Deby ITNO et Succès MASRA.
Options stratégique.
A la suite d’une fausse analyse et mauvaise compréhension de la dialectique politique tchadienne ainsi que de la sociologie politique et électorale du Tchad, ces deux pays notamment les Etats-Unis d’Amérique et la France, pour préserver leurs intérêts stratégiques et géostratégiques, malgré leurs luttes d’influence parfois sourdes ou voilées de positionnement et de repositionnement, étaient arrivés à un consensus que :
Les ITNO et leur sous clan KURYARA détiennent le pouvoir et les armes et que cela pose problème en matière de démocratie.
Et en face d’eux, l’acteur qui aurait le soutien de toutes les populations du sud non musulmanes voire la majorité des acteurs politiques de cette partie du Tchad serait Succès MASRA.
Et bien pire, du fait de la densité de la démographie électorale, dans l’hypothèse où, s’il y aurait des élections libres et transparentes avec Mahamat Idriss Deby comme candidat, celui-ci ne gagnerait pas face à un candidat du sud. Et cela ouvrirait la voie, soit à une crise politique d’ampleur ou à une crise post-électorale susceptible de compromettre la stabilité du Tchad et ouvrira la voie à d’autres puissances émergentes notamment la Russie et la Chine, etc. de s’y installer durement.
Par voie de conséquence, l’urgence de la préservation de la stabilité du Tchad est une priorité indiscutable pour ces deux pays, en discorde sourde au Niger mais en entente et bonne intelligence au Tchad. Ce faisant, la stabilité supposée du Tchad a primé sur toutes les questions de conditions de vies des populations tchadiennes ainsi que sur toutes les considérations démocratiques et électorales. Ce qui a fait plier tous les principes de sincérité et de la transparence électorale, de respect des droits de l’homme et des libertés (sic) l’annonce puis la non mise en place de l’enquête internationale sur les évènements du 20 octobre.
C’est dans ce cadre que l’élection référendaire a été organisée et validée par ces puissances (cf.) communiqué du Département d’Etat américain sur le référendum au Tchad et silence de la France et de l’Union européenne en valent preuve. Et il en sera de même pour les présidentielles et législatives à venir qui seront organisées dans l’urgence dans le premier semestre 2024 ce, dans les mêmes conditions.
Solution envisager par les Etats-Unis et la France.
La solution toute trouvée, c’est l’attelage Mahamat Idriss Deby et Succès MASRA qu’il faut à tout prix mettre ensemble où amener le dernier à être allié du premier pour éviter toute situation de convulsion politique ou de crise. Mais comment y arriver ?
Première option, il faut freiner les ardeurs de celui qui menace de rentrer avec ou sans accord et qui risque de recréer les conditions redouter.
De ce fait, à la suite de rentrer au Tchad pour commémorer les évènements du 20 octobre avec ou sans accord, ces pays, ayant la maitrise du profil psychologique de Succès MASRA dont la peur de la justice et goût immodéré de l’argent, il faut, en accord avec les autorités de transition, mettre en route la menace de poursuite judiciaire (mandat d’arrêt international) pouvant l’inquiéter même en exil, avec possibilité de coopération des Etats d’accueils pour l’arrêter et l’extrader au Tchad. Ce scénari est susceptible de le mettre en conflit avec ses lieutenants si celui-ci arriverait à résister. De plus, misant sur son indigence financière et le fait que son passeport risque d’être hors d’usage et en absence de visa européen, américain et de certains pays africains dont il fréquente notamment le Cameroun et la Cote d’Ivoire, il faut lui imposer un accord avec un contenu largement favorable à Mahamat Idriss Deby.
La contrepartie y afférente en terme de gain, c’est la nomination comme Premier Ministre et offre d’avantage financier conséquent lui permettant de jouer le jeu électoral avec un engagement de participer au référendum par un appel à voter pour le OUI à l’effet de susciter plus de participation pour crédibiliser l’élection référendaire boycotter par le GCAP et autres forces politiques.
Entre autre contrepartie majeure, la non candidature de celui-ci (Succès MASRA) aux élections présidentielles. Ce qui garantira l’élection de Mahamat Idriss Deby sans risque de crise pré ou post-électorale.
Seconde option, Mahamat Idriss Deby aux prises avec les dossiers de trafics de drogue et les menaces de poursuites par un tribunal pénal international relatif aux évènements du 20 octobre 2022 doit accepter le scénario.
La contrepartie y relative en terme de gain, c’est l’amnistie totale et la garantie de rester au pouvoir avec ou sans élection. Contrepartie, garantir les intérêts de la France et des Etats-Unis dont la stabilité avec l’engagement de ne pas coopérer avec les puissances ennemies.
Validation et mise en route du scénario.
Le scénario étant mis en place, il faut le mettre en route à travers plusieurs mécanismes sans impliquer les Nations-Unies dont :
Opérationnalisation de la CEEAC et mise à contribution de Félix TSHISEKEDI,
Lancement du mandat d’arrêt international, Mise en place du cadre de rencontre de Kinshasa,
Envoi d’une délégation gouvernementale pilotée directement par la Présidence de la République,
Signature de l’Accord de Kinshasa,
Retour de Succès MASRA, tournée de rassurance au sud et appel à voter OUI,
Discussion avec le GCAP pour laisser tomber l’empêchement du référendum,
Discussion avec les membres de GCAP pour leur implication et participation de quelques membres dans le gouvernement post référendum dit gouvernement de la 5ème République,
Organisation du référendum,
Nomination de Succès MASRA comme Premier Ministre.
Objectifs des Etats-Unis et de la France dans le scénario de prévention de crise.
Faire élire Mahamat Idriss Deby sans crise post-électorale et sans heurts.
Eviter toute convulsion ou tension politique quelconque, crise pré ou post-électorale.
Eliminer tous les adversaires gênants susceptibles d’attiser ou de créer un climat de tension de crise post-électorale en intégrant les acteurs jugés dangereux ou ayant ce profil dans le gouvernement post référendum.
Préparer et désigner une candidature de témoignage au rang des alliés pour accompagner et valider l’élection de Mahamat Idriss Deby comme un candidat de consensus national.
Eléments du contexte d’après scénario, perspectives et durabilité.
C’est un scénario de courte vue qui manque de perspicacité. Sinon, comment apercevoir et conclure que toutes les populations du sud non musulmanes voire la majorité des acteurs politiques du sud soutiendraient Succès MASRA. Et qu’en cas d’élections libres et transparentes, Mahamat Idriss Deby ou un autre candidat du nord ne gagnerait pas face à un candidat du sud simplement à cause de la densité de la démographie électorale de la zone méridionale ? Et qu’à cause de la détention des armes par la famille ITNO, il n’y aurait aucune perspective démocratique au Tchad ?
Ceci dit, du fait de :
l’atomisation du clan BERI avec de réelles ambitions présidentielles de plusieurs dirigeants des partis politiques issus du clan mais tous opposés à la transition et celle d’autres cadres du clan ;
la compréhension du scénario doublée de la stratégie perceptible du virage extra-communautaire du contrôle du pouvoir à travers la nouvelle alliance perceptible entre Mahamat Idriss Deby et quelques soutiens GORAN adossé au soutien quasi affiché à HAMDAN DAGALO dit HEMEDTI recommandé par les Emirats Arabes Unis contre les intérêts de la communauté Zakawa ;
la majorité des populations tchadiennes et surtout des jeunes contre tout de plan succession dynastique mis en place par cet attelage Mahamat Idriss Deby et Succès MASRA, etc.
Il en résulte deux conséquences militaro-sécuritaires immédiates ou à moyen terme :
L’accentuation de risque militaro-sécuritaire interne au clan Béri, susceptible d’écourter l’aboutissement du scénario.
Crise électorale et post-électorale majeure.
Le contexte témoigne des éléments factuels tangibles dont :
L’incapacité de Succès MASRA à réussir à stabiliser un climat sociopolitique tendu qu’il a lui-même contribué à exacerber avec des narratifs séparatistes, doublée du stigmate béante et saignante des évènements du 20 octobre sans établissements des faits ni justice,
Le soutien fragile de Mahamat Idriss Deby à Succès MASRA sans marge de manœuvre ou levier d’actions nécessaires,
L’incapacité du contrôle de l’armée par Mahamat Idriss Deby et le polycentrisme au sein du pouvoir,
La volonté de règlement de compte du MPS vis-à-vis de Succès MASRA,
La difficulté d’allégeance de l’Administration centrale et territoriale contrôlées par le MPS qui constitue un problème de contrôle au Premier Ministre du deal,
L’absence de contrôle de l’appareil de sécurité et de l’armée par le Premier Ministre du deal,
L’Accord de Kinshasa décrié par l’ensemble de la société civile et les acteurs politiques du fait de la promotion et consécration de l’impunité au Tchad,
L’inconséquence de l’implication des Autorités de Transition dans le conflit soudanais, soutenues en cela par les Emirats Arabes Unis,
La tension politique palpable avec l’appel à la révolution populaire lancé par le GCAP et la Plateforme Républicaine,
La non reconnaissance de la constitution par le GCAP,
L’appel de WAKIT TAMMA à Mahamat Idriss Deby ITNO à renoncer à l’investiture du MPS et accusant l’ingérence de la France,
Les appels de rejet du référendum par le mouvement des jeunes M29, une organisation des Jeunes du nord ;
Les menaces de l’Initiative Nationale de Rassemblement Populaire (INRP-TCHAD) à diviser le Tchad, une organisation des Jeunes du nord-ouest ayant fait la déclaration commune d’autodétermination du Kanem géographique,
La crise de confiance ambiante au sein de la transition (cf.) mis en index du Premier Ministre du deal à la séance de présentation de la politique générale du gouvernement ;
Le rejet de la loi portant attributions, organisation et fonctionnement de l’Agence Nationale de Gestion des Elections, ANGE par les partis politiques de l’opposition et les organisations de la société civile,
La réorganisation de l’opposition de l’étranger,
La tension au sein de la DGSSIE avec la création de Direction de la Sécurité Présidentielle, DSP,
L’imbroglio militaro-sécuritaire créé du fait de l’arrivée du contingent militaire hongrois,
La mise en place par le GCAP de la Coalition Républicaine Contre l’Impérialisme et l’Ingérence Extérieure,
La grogne sociale continue doublée du risque annoncé d’une grande famine ;
L’inflation crescendo et cherté avec le renchérissement vertigineux de tous les produits locaux et importés sans mesures de jugulatrices ;
La crise financière due aux remboursements des dettes des créanciers privés suspendus suite à l’accord de rééchelonnement des dettes des créanciers privés et des paiements en principal et dommages et intérêts à SAVANNAH ENERGY relatifs à la nationalisation amateur du pétrole qui se chiffrent à des centaines de millions de dollars américains,
La prise en charge coûteuse de plus de 400 officiers généraux de l’armée dont plus de 100 généraux dans la Loi de Finances 2024,
L’absence de mise en route du DDR avec comme conséquence la montée de l’insécurité, du grand banditisme et du phénomène coupeurs de route,
La compromission de la signature financière du Tchad dans la sous-région CEMAC et au-delà, d’autres marchés à titres financiers, etc.
Ce un contexte social, politique, conjoncturel et sécuritaire accentué des contingences poly-factorielles dans un climat d’opposition plurielle et large mettent fortement à mal le scénario sulfureux des Etats-Unis et la France et le rend caduc. D’autant plus que cette foultitude de situations rend le climat post référendum et pré-électoral de plus en plus tendu et conduira inévitablement le Tchad dans une crise post-électorale dangereuse.
Position des autres partenaires : UE, UA, BM et FMI.
Etant mis devant les faits d’une diplomatie sinueuse, les institutions partenaires internationales et régionales du Tchad notamment les Nations unies, l’Union Européenne, le PNUD, l’Union Africaine ainsi que les pays amis sont obligés, dans la dynamique de la solidarité diplomatique de suivre l’orientation américaine et française. Pourtant, cette orientation les amène à compromettre leurs propres valeurs qu’ils sont sensés promouvoir et défendre malgré que celle-ci n’obéit à aucun principe mais simplement à la volonté de la France de se maintenir dans cette zone d’influence appelée Tchad d’une part, et celle des Etats-Unis d’Amérique en quête de positionnement mais dans une ambiguïté stratégique mélangeant volonté d’emprise, hésitation et absurdité face à la stratégie virale et non offensante de la Chine.
Situation des acteurs politiques et des organisations de la société civile opposés.
Etant dos au mur et pousser à leur retranchement par la France et les Etats-Unis d’Amérique, la porte de sortie n’est ni politique ni électorale. C’est l’usage du droit à l’autodétermination dont la révolution populaire qui reste la seule option.
Et une telle option n’est pas sans conséquence sur le plan sécuritaire et militaire si elle n’est pas adossée sur un plan politique éprouvé et la capacité à créer et imposer un nouvel ordre sociopolitique dont la nécessité de travailler sur un compromis politique dynamique et large en cours. Ce qui justifie la non reconnaissance de la constitution dite de la 5ème république par le GCAP, la mise en place et l’opérationnalisation de la Coalition Républicaine Contre l’Impérialisme et l’Ingérence Extérieure et sa mission européenne d’information, d’échange, de sensibilisation et d’alerte de certains pays membres de l’Union européenne, les organisations de la société civile européenne, et la diaspora tchadienne.
L’imbroglio de la nouvelle donne où visite inattendue de Mahamat Idriss Deby en Russie.
C’est sans compter avec l’imprévisibilité de Mahamat Idriss Deby ITNO et la polyarchie du pouvoir actuel de transition qu’il incarne que, le scénario américano-français de l’attelage Mahamat Idriss Deby et Succès MASRA a été monté. Résultat de l’imprévisibilité, la visite de Mahamat Idriss Deby en Russie. Une visite à la fois stratégique et militaire (cf. présence du Vice-ministre de la Défense à l’accueil) pour la Russie ainsi que politico-électorale et militaire pour le Tchad.
Mahamat Idriss Deby, désormais candidat aux présidentielles et son entourage sont dans l’angoisse et la frayeur depuis son investiture irrégulière par le MPS. Pour eux, une candidature dans un contexte de crise interne larvée au sein du clan BÉRI et du climat qui n’est pas au beau fixe au sein de ce clan est un risque auquel, il faut anticiper et trouver rapidement des amortisseurs ou écarter toute menace. Et en cas de tension politique extrême assortie d’une pression politique intérieure venant des acteurs politiques et la société civile opposés à la transition avec possibilité de révolution populaire, la France ne résistera pas. Et elle sera obligée d’observer la neutralité à l’issue des prochaines élections présidentielles. Et cela ne garantit pas l’objectif de Mahamat Idriss Deby de conserver le pouvoir malgré l’accord de coopération militaire avec la Hongrie ayant débouché sur la visite en décembre dernier du Ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó à N’Djamena, accompagné du fils du Président hongrois, Gáspár ORBAN, architecte de cette coopération avec l’ex Directeur de Cabinet Abdelkrim Idriss Deby ITNO dit Karimo. Par voie de conséquence, il faut rechercher un allié pas trop exigeant et non enclin aux questions de droits de l’homme ou de la démocratie. C’est la Russie.
La décision de la visite officielle négociée et mise sous couvert de l’invitation officielle russe résulte entre autre, de la conséquence de la dernière visite du Premier Ministre nigérien relative à la présence militaire française dans le Kanem à la suite du départ du contingent français du Niger où au moins 500 éléments de l’armée française ne sont pas arrivés à N’Djamena comme prévu dans l’itinéraire et la destination négociés et décidés de commun accord entre le pouvoir militaire nigérien et la France.
Stratégiquement, la récente visite de clarification du Premier Ministre nigérien au Tchad n’a pas eu de réponse attendue d’autant plus que, le Niger soupçonne l’installation d’une nouvelle base militaire tactique ou à capacité de projection dans le Kanem, appuyée et encadrée par la France et le Tchad pour le soutien à une opposition armée au régime militaire nigérien avec des éléments armés de nationalité nigérienne et d’autres nationalités venant du sud de la Libye.
L’autre embrouille dans cette visite est relative à la présence des groupes armés tchadiens opposés au régime de N’Djamena qui auraient pris leurs quartiers ou établi leur base arrière dans le territoire nigérien dont les cadres civils et militaires vont et viennent et discutent avec les pays de l’Alliance des Etats du Sahel, AES, tenus par les militaires notamment le Mali, le Burkina et le Niger. Et la récente visite du Premier Ministre de transition nigérienne en Russie consécutive à celle discrète des groupes armés tchadiens dont l’éventualité d’une aide russe au schéma d’ensemble pour la déstabilisation du pouvoir de N’Djamena et l’élargissement de la nouvelle emprise russe dans le Sahel, principalement le contrôle de l’ex champ d’opération du G5 Sahel.
Ainsi, pour les stratèges de N’Djamena, entre autres objectifs, il faut court-circuiter la manœuvre et prendre langue directe avec la Russie. Mais face à l’enjeu géopolitique et géostratégique pour la Russie, entre l’option du schéma de déstabilisation par la force du régime de N’Djamena pour garder le Niger et l’AES et faire jonction avec le Soudan et celui de coopérer avec le pouvoir de N’Djamena, le choix de la déstabilisation prime. D’où l’échec de la visite officielle de Mahamat Idriss Deby. Laquelle visite irrite aux entournures les officiels français. Cependant, tout dépend de la proposition que Mahamat Idriss Deby a fait en plus de ce qu’il a mis dans la balance et des exigences ou réponses de Poutine en la matière. Et ce ne sont pas l’affairisme en puissance de Mahamat Idriss Deby qui est venu en Russie valise à la main avec 9 projets miniers comme contrepartie qui suffirait à satisfaire la Russie. D’autant plus que, la Russie se trouvant dans un contexte militaire et de guerre actuelle avec l’Ukraine et n’a pas de moyens financiers suffisants pour répondre aux besoins financiers insatiables et boulimiques des dirigeants de la transition tchadienne en quête de nouvel allié militaire et financier pour réussir le prochain braquage électoral. L’unique piste explorable reste la possibilité d’activer la concorde Wagner en RCA mise sous tutelle dont l’actif est repris par Poutine et contrôlé par Iounus-Bek IEVKOUROV, l’un des nombreux vice-ministre de la Défense russe présent à l’accueil de Mahamat Idriss Deby.
Suite et hypothèses plausibles ou chambardement géopolitique à risque.
Au flanc ouest, la France qui a perdu dans la douleur sa coopération géostratégique, minière et militaire avec le Niger accepterait-elle, un nouveau coup dur ou de la bérézina pour être cernée par les russes au Tchad qui ont déjà, contrairement à la France, un accord de coopération militaire avec le Cameroun, paraphé entre Joseph Béti ASSOMO, Ministre camerounais de la défense et Serguei Choïgou le 12 avril 2022 axé sur les échanges d’informations, la formation et l’entrainement, le partage d’expérience et opérations conjointes de lutte contre le terrorisme ? Conséquence de cet accord, le Tchad par ricochet la France, perdent leur influence de partenaires de lutte de premier plan contre le terrorisme dans la sous-région et au-delà. A l’Est, au Soudan, la Russie a pris pied d’une manière ou d’une autre dans les camps des deux belligérants d’un côté avec Wagner auprès de FSR de HAMDAN DAGALO dit HEMEDTI et de l’autre, avec Abdel Fattah ALBURHAN Abdel Rahman pour le projet de construction de la base navale russe sur la mer rouge, très stratégique pour la Russie et centre de toutes les rivalités Française et américaine. L’installation de cette base au Port-Soudan résulte du premier accord russo-soudanais intervenu en décembre 2020. Et cette base à capacité opérationnelle avoisinant 300 personnels avec une capacité d’accueil offensif de 4 navires ou sous-marins de combat simultané à propulsion nucléaire, répond à un objectif défensif face aux manœuvres occidentales, est à considérer, si elle arrivait à être construite, comme la première base militaire officielle de la Russie en Afrique depuis la dislocation de l’URSS en 1991.
Pour la Russie, le Port-Soudan est une position-clé au centre de la mer Rouge en tant que corridor stratégique reliant la Méditerranée à l’Océan Indien via le Canal de Suez et le Detroit de BAB-EL-MANDEB où transitent plus de 10 % du commerce mondial. Et qui constitue l’interface entre l’Afrique et le Moyen-Orient. Ce positionnement géostratégique répond à la stratégie russe d’accès aux mers chaudes qui intègre l’obsession du contrôle ou celui de contrecarrer la Méditerranée orientale qui représente pour la Russie, tant l’espace-tampon ou glacis défensif avec la mer Noire sur son flanc sud face à l’OTAN qu’une plateforme de projection de stabilité. Et à long terme, cette base navale servira d’une base polyvalente servant à la fois, de chaine de bulles A2/AD ou Access/Area Denial, à même d’abriter plusieurs armes de grandes portées pour contrer d’éventuelles manœuvres d’attaque maritime occidentales contre l’ensemble CRIMÉE-SYRIE-SOUDAN, acquit à la Russie et de servir d’une escale logistique pouvant promouvoir et défendre les russes en Afrique.
Pour la France, ce projet de base navale est perçue comme un opportunisme agressif de la Russie. Elle menacerait l’actualisation stratégique française au Moyen-Orient et en Afrique dans la mesure où, elle devait servir de tête de pont vers la RCA, frontalier avec le sud du Tchad et du Cameroun où les officiels centrafricains avaient émis le souhait en juin 2023 d’avoir une base militaire russe de 10 000 hommes dont les controverses et inquiétudes demeurent. Et, au- delà, la Russie veut créer une sphère d’influence Libye-Soudan-Centrafrique et Tchad, un des rares piliers et verrou stratégique de la zone d’influence française en Afrique aux côtés d’autres comme Djibouti avec qui elle a renégocié l’accord de défense courant 2023 qui demeure la seule plateforme est-africaine de projection interarmées que corrobore la LPM 2019-2025 encourageant la remise à niveau capacitaire des forces françaises déjà prépositionnées mais contraste avec la Revue Stratégique de Toulon. Ceci, est très important après la rupture des accords de défense avec le Mali en mai 2022, la dénonciation des accords puis le départ de l’Opération Sabre en février 2023 avec le Burkina-Faso et la rupture de l’accord de coopération militaire en aout 2023 avec le Niger. Et aujourd’hui, survient la nouvelle complication avec l’annonce du 28 janvier 2024 du retrait des trois pays de l’AES de la CEDEAO qui cristallise et fait monter en intensité les inquiétudes.
Les Etats-Unis d’Amérique quant à eux, après la levée de l’embargo sur le Soudan, ont pour ambition de freiner vaille que vaille, l’avancée russe en Afrique où actuellement en RCA, s’est installé l’imbroglio militaro-sécuritaire avec la présence des éléments des deux SMP (société militaire privée) opposées dont russe, WAGNER et américaine BANCROFT. Ceci, sans compter la tentative jusqu’ici infructueuse russe dans le golfe Persique étant donné que le Port-Soudan est situé en face des côtes saoudiennes où l’armée américaine est en phase d’implantation de points d’appuis dont TAÏF, ville située dans la région de HEDJAZ à environ 125 km du port de Djedda. Et si l’Indopacifique demeure une zone de haute priorité pour l’US NAVY, Washington n’admet pas qu’une quelconque pression sino-russe vienne s’installer à travers d’éventuel trafic maritime en mer Rouge et qui représente un danger majeur pour les Etats-Unis d’Amérique. Dans cet engrenage géopolitique et géostratégique dans un contexte géopolitique mondial aux prises avec la guerre en Ukraine et dans la Bande de Gaza dont les résolutions semblent demeurer dans le bourbier, le problème du Tchad risque de déboucher sur une crise majeure. Et si le Tchad, englué actuellement dans les intérêts malveillants des Etats-Unis d’Amérique et de la France où vient s’ajouter la Russie qui pointe son nez avec la récente visite officielle de Mahamat Idriss Deby après 56 ans de celle du Premier Président tchadien François NGARTA TOMBALBAYE, et qui se trouve aux portes de ce conflit meurtrier entre les deux généraux soudanais avec grand risque de débordement sur le Tchad, si El Fasher, capitale du Darfour, arrivait à être attaquée par le FSR de HAMDAN DAGALO dit HEMEDTI. Et pour un pays en transition dirigé par un attelage inefficace politiquement, incompétent dans le maintien du climat pré et post électoral serein, et inopérant en termes de résultats socioéconomiques et politiques, la menace de la stabilité redoutée est plus que grande. Et le risque d’un chambardement est à n’en point douter si des solutions idoines, profondes et pérennes ne sont pas envisagées et mises en œuvre en urgence.
Par Max KEMKOYE
Eléments du contexte sécuritaire, géostratégique et géopolitique.
Les intérêts politiques et stratégiques de la France au Tchad ne datent pas d’aujourd’hui. Ils relèvent de l’époque coloniale et sont liés à plusieurs facteurs, en ce sens que, le Tchad est situé au cœur de l’Afrique et partage des frontières avec des pays tels que la Libye, le Soudan, la République centrafricaine, le Cameroun, le Niger et le Nigeria.
Sous cet aspect, pour la France, il y va d’un intérêt majeur à maintenir la stabilité dans la région pour prévenir et éviter la survenance ou propagation des conflits, des groupes armés hostiles ainsi que tout type de menaces sécuritaires susceptibles de compromettre la sécurisation des ressources et d’autres facteurs stratégiques dont dépend son économie. Et accessoirement, la gestion des flux migratoires fait partie de ces intérêts.
En outre, la coopération militaire lui permet d’assurer un environnement sécurisé pour les entreprises françaises opérant dans la sous-région Afrique centrale et de l’ouest ou désireuses d’y opérer ainsi que la protection des installations ou infrastructures françaises existantes ainsi que des ressortissants français en cas de conflit. De ce fait, avec le Nigeria voisin comme premier partenaire commercial de la France en Afrique et le Niger, un des fournisseurs de l’uranium en son temps et peut être récupérable grâce au retour prochain à l’ordre constitutionnel, toute instabilité du Tchad serait compromettante pour la France et les Etats-Unis d’Amérique tant au Tchad que dans le sahel. Ainsi, toute instabilité mènerait à l’effondrement économique avec des impacts sur la gestion de la politique monétaire, par ricochet, un risque éventuel de l’émancipation monétaire que, la perte d’influence avec le démantèlement des stationnements militaires stratégiques qui servent de BOA (Base Opérationnelle Avancée) que de BOP (Base Opérationnelle Projetée).
Le Tchad étant déjà aux prises avec les défis sécuritaires, y compris les groupes rebelles dont FACT et CCSMR ainsi que la présence des groupes terroristes opérant dans la région du Lac Tchad et dans le Sahel, la France et les Etats-Unis d’Amérique s’emploient à tout faire, soit avec la présence militaire directe ou à travers les missions militaires conjointes ou de coopération dans le domaine de renseignements à l’effet d’éviter la déstabilisation du Tchad, considéré comme la digue sécuritaire qui ne doit pas céder.
Sur le plan spécifiquement militaire et surtout de coopération avec le Tchad, la France est le principal fournisseur des services de formation, d’équipements et de renseignements aux pouvoirs tchadiens. Lesquels services rapportent à son industrie de défense de gros intérêts. En outre, les installations aéroportuaires servent de base d’entrainement à son armée de l’air et de pôle financier pour ses officiers supérieurs qui ne veulent pas laisser le Tchad. De plus, l’armée tchadienne est considérée comme le supplétif dans les interventions militaires en OPEX dans les zones à risque en Afrique et dans le domaine de participation à des missions éventuelles de maintien de la paix. C’est ainsi que l’influence diplomatique française en Afrique est tributaire du Tchad, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Gabon et de Djibouti où elle y dispose des bases militaires au sens plénier du terme qu’il faut à tout prix s’y maintenir, étant donné que, le Tchad à travers sa situation géographique est un acteur clé dans ce domaine.
Cette politique extérieure de la France vis-à-vis du Tchad lui permet de préserver l’ensemble de ces intérêts et lui donne une influence au Conseil de Sécurité, Banque mondiale, FMI, G7 et G20 ce, dans le cadre de participation dans les initiatives régionales et internationales. Ainsi, dans ce cadre, selon les Etats-Unis et la France, la transition au Tchad doit être prise au sérieux et gérée différemment que les autres mais avec beaucoup de dextérité et délicatesse. C’est ainsi qu’à la lumière des évènements du 20 octobre qui a surpris plus d’un, pour les Etats-Unis d’Amérique en tête et la France, il faut éviter à ce que de pareils évènements se reproduisent puisqu’ils risqueraient d’entrainer le Tchad dans une quelconque instabilité dommageable aux intérêts stratégiques de ces pays.
Pour ce faire, il faut mettre en place des scénarios assortis d’options autour des deux acteurs responsables de ces évènements du 20 octobre. C’est l’attelage Mahamat Idriss Deby ITNO et Succès MASRA.
Options stratégique.
A la suite d’une fausse analyse et mauvaise compréhension de la dialectique politique tchadienne ainsi que de la sociologie politique et électorale du Tchad, ces deux pays notamment les Etats-Unis d’Amérique et la France, pour préserver leurs intérêts stratégiques et géostratégiques, malgré leurs luttes d’influence parfois sourdes ou voilées de positionnement et de repositionnement, étaient arrivés à un consensus que :
Les ITNO et leur sous clan KURYARA détiennent le pouvoir et les armes et que cela pose problème en matière de démocratie.
Et en face d’eux, l’acteur qui aurait le soutien de toutes les populations du sud non musulmanes voire la majorité des acteurs politiques de cette partie du Tchad serait Succès MASRA.
Et bien pire, du fait de la densité de la démographie électorale, dans l’hypothèse où, s’il y aurait des élections libres et transparentes avec Mahamat Idriss Deby comme candidat, celui-ci ne gagnerait pas face à un candidat du sud. Et cela ouvrirait la voie, soit à une crise politique d’ampleur ou à une crise post-électorale susceptible de compromettre la stabilité du Tchad et ouvrira la voie à d’autres puissances émergentes notamment la Russie et la Chine, etc. de s’y installer durement.
Par voie de conséquence, l’urgence de la préservation de la stabilité du Tchad est une priorité indiscutable pour ces deux pays, en discorde sourde au Niger mais en entente et bonne intelligence au Tchad. Ce faisant, la stabilité supposée du Tchad a primé sur toutes les questions de conditions de vies des populations tchadiennes ainsi que sur toutes les considérations démocratiques et électorales. Ce qui a fait plier tous les principes de sincérité et de la transparence électorale, de respect des droits de l’homme et des libertés (sic) l’annonce puis la non mise en place de l’enquête internationale sur les évènements du 20 octobre.
C’est dans ce cadre que l’élection référendaire a été organisée et validée par ces puissances (cf.) communiqué du Département d’Etat américain sur le référendum au Tchad et silence de la France et de l’Union européenne en valent preuve. Et il en sera de même pour les présidentielles et législatives à venir qui seront organisées dans l’urgence dans le premier semestre 2024 ce, dans les mêmes conditions.
Solution envisager par les Etats-Unis et la France.
La solution toute trouvée, c’est l’attelage Mahamat Idriss Deby et Succès MASRA qu’il faut à tout prix mettre ensemble où amener le dernier à être allié du premier pour éviter toute situation de convulsion politique ou de crise. Mais comment y arriver ?
Première option, il faut freiner les ardeurs de celui qui menace de rentrer avec ou sans accord et qui risque de recréer les conditions redouter.
De ce fait, à la suite de rentrer au Tchad pour commémorer les évènements du 20 octobre avec ou sans accord, ces pays, ayant la maitrise du profil psychologique de Succès MASRA dont la peur de la justice et goût immodéré de l’argent, il faut, en accord avec les autorités de transition, mettre en route la menace de poursuite judiciaire (mandat d’arrêt international) pouvant l’inquiéter même en exil, avec possibilité de coopération des Etats d’accueils pour l’arrêter et l’extrader au Tchad. Ce scénari est susceptible de le mettre en conflit avec ses lieutenants si celui-ci arriverait à résister. De plus, misant sur son indigence financière et le fait que son passeport risque d’être hors d’usage et en absence de visa européen, américain et de certains pays africains dont il fréquente notamment le Cameroun et la Cote d’Ivoire, il faut lui imposer un accord avec un contenu largement favorable à Mahamat Idriss Deby.
La contrepartie y afférente en terme de gain, c’est la nomination comme Premier Ministre et offre d’avantage financier conséquent lui permettant de jouer le jeu électoral avec un engagement de participer au référendum par un appel à voter pour le OUI à l’effet de susciter plus de participation pour crédibiliser l’élection référendaire boycotter par le GCAP et autres forces politiques.
Entre autre contrepartie majeure, la non candidature de celui-ci (Succès MASRA) aux élections présidentielles. Ce qui garantira l’élection de Mahamat Idriss Deby sans risque de crise pré ou post-électorale.
Seconde option, Mahamat Idriss Deby aux prises avec les dossiers de trafics de drogue et les menaces de poursuites par un tribunal pénal international relatif aux évènements du 20 octobre 2022 doit accepter le scénario.
La contrepartie y relative en terme de gain, c’est l’amnistie totale et la garantie de rester au pouvoir avec ou sans élection. Contrepartie, garantir les intérêts de la France et des Etats-Unis dont la stabilité avec l’engagement de ne pas coopérer avec les puissances ennemies.
Validation et mise en route du scénario.
Le scénario étant mis en place, il faut le mettre en route à travers plusieurs mécanismes sans impliquer les Nations-Unies dont :
Opérationnalisation de la CEEAC et mise à contribution de Félix TSHISEKEDI,
Lancement du mandat d’arrêt international, Mise en place du cadre de rencontre de Kinshasa,
Envoi d’une délégation gouvernementale pilotée directement par la Présidence de la République,
Signature de l’Accord de Kinshasa,
Retour de Succès MASRA, tournée de rassurance au sud et appel à voter OUI,
Discussion avec le GCAP pour laisser tomber l’empêchement du référendum,
Discussion avec les membres de GCAP pour leur implication et participation de quelques membres dans le gouvernement post référendum dit gouvernement de la 5ème République,
Organisation du référendum,
Nomination de Succès MASRA comme Premier Ministre.
Objectifs des Etats-Unis et de la France dans le scénario de prévention de crise.
Faire élire Mahamat Idriss Deby sans crise post-électorale et sans heurts.
Eviter toute convulsion ou tension politique quelconque, crise pré ou post-électorale.
Eliminer tous les adversaires gênants susceptibles d’attiser ou de créer un climat de tension de crise post-électorale en intégrant les acteurs jugés dangereux ou ayant ce profil dans le gouvernement post référendum.
Préparer et désigner une candidature de témoignage au rang des alliés pour accompagner et valider l’élection de Mahamat Idriss Deby comme un candidat de consensus national.
Eléments du contexte d’après scénario, perspectives et durabilité.
C’est un scénario de courte vue qui manque de perspicacité. Sinon, comment apercevoir et conclure que toutes les populations du sud non musulmanes voire la majorité des acteurs politiques du sud soutiendraient Succès MASRA. Et qu’en cas d’élections libres et transparentes, Mahamat Idriss Deby ou un autre candidat du nord ne gagnerait pas face à un candidat du sud simplement à cause de la densité de la démographie électorale de la zone méridionale ? Et qu’à cause de la détention des armes par la famille ITNO, il n’y aurait aucune perspective démocratique au Tchad ?
Ceci dit, du fait de :
l’atomisation du clan BERI avec de réelles ambitions présidentielles de plusieurs dirigeants des partis politiques issus du clan mais tous opposés à la transition et celle d’autres cadres du clan ;
la compréhension du scénario doublée de la stratégie perceptible du virage extra-communautaire du contrôle du pouvoir à travers la nouvelle alliance perceptible entre Mahamat Idriss Deby et quelques soutiens GORAN adossé au soutien quasi affiché à HAMDAN DAGALO dit HEMEDTI recommandé par les Emirats Arabes Unis contre les intérêts de la communauté Zakawa ;
la majorité des populations tchadiennes et surtout des jeunes contre tout de plan succession dynastique mis en place par cet attelage Mahamat Idriss Deby et Succès MASRA, etc.
Il en résulte deux conséquences militaro-sécuritaires immédiates ou à moyen terme :
L’accentuation de risque militaro-sécuritaire interne au clan Béri, susceptible d’écourter l’aboutissement du scénario.
Crise électorale et post-électorale majeure.
Le contexte témoigne des éléments factuels tangibles dont :
L’incapacité de Succès MASRA à réussir à stabiliser un climat sociopolitique tendu qu’il a lui-même contribué à exacerber avec des narratifs séparatistes, doublée du stigmate béante et saignante des évènements du 20 octobre sans établissements des faits ni justice,
Le soutien fragile de Mahamat Idriss Deby à Succès MASRA sans marge de manœuvre ou levier d’actions nécessaires,
L’incapacité du contrôle de l’armée par Mahamat Idriss Deby et le polycentrisme au sein du pouvoir,
La volonté de règlement de compte du MPS vis-à-vis de Succès MASRA,
La difficulté d’allégeance de l’Administration centrale et territoriale contrôlées par le MPS qui constitue un problème de contrôle au Premier Ministre du deal,
L’absence de contrôle de l’appareil de sécurité et de l’armée par le Premier Ministre du deal,
L’Accord de Kinshasa décrié par l’ensemble de la société civile et les acteurs politiques du fait de la promotion et consécration de l’impunité au Tchad,
L’inconséquence de l’implication des Autorités de Transition dans le conflit soudanais, soutenues en cela par les Emirats Arabes Unis,
La tension politique palpable avec l’appel à la révolution populaire lancé par le GCAP et la Plateforme Républicaine,
La non reconnaissance de la constitution par le GCAP,
L’appel de WAKIT TAMMA à Mahamat Idriss Deby ITNO à renoncer à l’investiture du MPS et accusant l’ingérence de la France,
Les appels de rejet du référendum par le mouvement des jeunes M29, une organisation des Jeunes du nord ;
Les menaces de l’Initiative Nationale de Rassemblement Populaire (INRP-TCHAD) à diviser le Tchad, une organisation des Jeunes du nord-ouest ayant fait la déclaration commune d’autodétermination du Kanem géographique,
La crise de confiance ambiante au sein de la transition (cf.) mis en index du Premier Ministre du deal à la séance de présentation de la politique générale du gouvernement ;
Le rejet de la loi portant attributions, organisation et fonctionnement de l’Agence Nationale de Gestion des Elections, ANGE par les partis politiques de l’opposition et les organisations de la société civile,
La réorganisation de l’opposition de l’étranger,
La tension au sein de la DGSSIE avec la création de Direction de la Sécurité Présidentielle, DSP,
L’imbroglio militaro-sécuritaire créé du fait de l’arrivée du contingent militaire hongrois,
La mise en place par le GCAP de la Coalition Républicaine Contre l’Impérialisme et l’Ingérence Extérieure,
La grogne sociale continue doublée du risque annoncé d’une grande famine ;
L’inflation crescendo et cherté avec le renchérissement vertigineux de tous les produits locaux et importés sans mesures de jugulatrices ;
La crise financière due aux remboursements des dettes des créanciers privés suspendus suite à l’accord de rééchelonnement des dettes des créanciers privés et des paiements en principal et dommages et intérêts à SAVANNAH ENERGY relatifs à la nationalisation amateur du pétrole qui se chiffrent à des centaines de millions de dollars américains,
La prise en charge coûteuse de plus de 400 officiers généraux de l’armée dont plus de 100 généraux dans la Loi de Finances 2024,
L’absence de mise en route du DDR avec comme conséquence la montée de l’insécurité, du grand banditisme et du phénomène coupeurs de route,
La compromission de la signature financière du Tchad dans la sous-région CEMAC et au-delà, d’autres marchés à titres financiers, etc.
Ce un contexte social, politique, conjoncturel et sécuritaire accentué des contingences poly-factorielles dans un climat d’opposition plurielle et large mettent fortement à mal le scénario sulfureux des Etats-Unis et la France et le rend caduc. D’autant plus que cette foultitude de situations rend le climat post référendum et pré-électoral de plus en plus tendu et conduira inévitablement le Tchad dans une crise post-électorale dangereuse.
Position des autres partenaires : UE, UA, BM et FMI.
Etant mis devant les faits d’une diplomatie sinueuse, les institutions partenaires internationales et régionales du Tchad notamment les Nations unies, l’Union Européenne, le PNUD, l’Union Africaine ainsi que les pays amis sont obligés, dans la dynamique de la solidarité diplomatique de suivre l’orientation américaine et française. Pourtant, cette orientation les amène à compromettre leurs propres valeurs qu’ils sont sensés promouvoir et défendre malgré que celle-ci n’obéit à aucun principe mais simplement à la volonté de la France de se maintenir dans cette zone d’influence appelée Tchad d’une part, et celle des Etats-Unis d’Amérique en quête de positionnement mais dans une ambiguïté stratégique mélangeant volonté d’emprise, hésitation et absurdité face à la stratégie virale et non offensante de la Chine.
Situation des acteurs politiques et des organisations de la société civile opposés.
Etant dos au mur et pousser à leur retranchement par la France et les Etats-Unis d’Amérique, la porte de sortie n’est ni politique ni électorale. C’est l’usage du droit à l’autodétermination dont la révolution populaire qui reste la seule option.
Et une telle option n’est pas sans conséquence sur le plan sécuritaire et militaire si elle n’est pas adossée sur un plan politique éprouvé et la capacité à créer et imposer un nouvel ordre sociopolitique dont la nécessité de travailler sur un compromis politique dynamique et large en cours. Ce qui justifie la non reconnaissance de la constitution dite de la 5ème république par le GCAP, la mise en place et l’opérationnalisation de la Coalition Républicaine Contre l’Impérialisme et l’Ingérence Extérieure et sa mission européenne d’information, d’échange, de sensibilisation et d’alerte de certains pays membres de l’Union européenne, les organisations de la société civile européenne, et la diaspora tchadienne.
L’imbroglio de la nouvelle donne où visite inattendue de Mahamat Idriss Deby en Russie.
C’est sans compter avec l’imprévisibilité de Mahamat Idriss Deby ITNO et la polyarchie du pouvoir actuel de transition qu’il incarne que, le scénario américano-français de l’attelage Mahamat Idriss Deby et Succès MASRA a été monté. Résultat de l’imprévisibilité, la visite de Mahamat Idriss Deby en Russie. Une visite à la fois stratégique et militaire (cf. présence du Vice-ministre de la Défense à l’accueil) pour la Russie ainsi que politico-électorale et militaire pour le Tchad.
Mahamat Idriss Deby, désormais candidat aux présidentielles et son entourage sont dans l’angoisse et la frayeur depuis son investiture irrégulière par le MPS. Pour eux, une candidature dans un contexte de crise interne larvée au sein du clan BÉRI et du climat qui n’est pas au beau fixe au sein de ce clan est un risque auquel, il faut anticiper et trouver rapidement des amortisseurs ou écarter toute menace. Et en cas de tension politique extrême assortie d’une pression politique intérieure venant des acteurs politiques et la société civile opposés à la transition avec possibilité de révolution populaire, la France ne résistera pas. Et elle sera obligée d’observer la neutralité à l’issue des prochaines élections présidentielles. Et cela ne garantit pas l’objectif de Mahamat Idriss Deby de conserver le pouvoir malgré l’accord de coopération militaire avec la Hongrie ayant débouché sur la visite en décembre dernier du Ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó à N’Djamena, accompagné du fils du Président hongrois, Gáspár ORBAN, architecte de cette coopération avec l’ex Directeur de Cabinet Abdelkrim Idriss Deby ITNO dit Karimo. Par voie de conséquence, il faut rechercher un allié pas trop exigeant et non enclin aux questions de droits de l’homme ou de la démocratie. C’est la Russie.
La décision de la visite officielle négociée et mise sous couvert de l’invitation officielle russe résulte entre autre, de la conséquence de la dernière visite du Premier Ministre nigérien relative à la présence militaire française dans le Kanem à la suite du départ du contingent français du Niger où au moins 500 éléments de l’armée française ne sont pas arrivés à N’Djamena comme prévu dans l’itinéraire et la destination négociés et décidés de commun accord entre le pouvoir militaire nigérien et la France.
Stratégiquement, la récente visite de clarification du Premier Ministre nigérien au Tchad n’a pas eu de réponse attendue d’autant plus que, le Niger soupçonne l’installation d’une nouvelle base militaire tactique ou à capacité de projection dans le Kanem, appuyée et encadrée par la France et le Tchad pour le soutien à une opposition armée au régime militaire nigérien avec des éléments armés de nationalité nigérienne et d’autres nationalités venant du sud de la Libye.
L’autre embrouille dans cette visite est relative à la présence des groupes armés tchadiens opposés au régime de N’Djamena qui auraient pris leurs quartiers ou établi leur base arrière dans le territoire nigérien dont les cadres civils et militaires vont et viennent et discutent avec les pays de l’Alliance des Etats du Sahel, AES, tenus par les militaires notamment le Mali, le Burkina et le Niger. Et la récente visite du Premier Ministre de transition nigérienne en Russie consécutive à celle discrète des groupes armés tchadiens dont l’éventualité d’une aide russe au schéma d’ensemble pour la déstabilisation du pouvoir de N’Djamena et l’élargissement de la nouvelle emprise russe dans le Sahel, principalement le contrôle de l’ex champ d’opération du G5 Sahel.
Ainsi, pour les stratèges de N’Djamena, entre autres objectifs, il faut court-circuiter la manœuvre et prendre langue directe avec la Russie. Mais face à l’enjeu géopolitique et géostratégique pour la Russie, entre l’option du schéma de déstabilisation par la force du régime de N’Djamena pour garder le Niger et l’AES et faire jonction avec le Soudan et celui de coopérer avec le pouvoir de N’Djamena, le choix de la déstabilisation prime. D’où l’échec de la visite officielle de Mahamat Idriss Deby. Laquelle visite irrite aux entournures les officiels français. Cependant, tout dépend de la proposition que Mahamat Idriss Deby a fait en plus de ce qu’il a mis dans la balance et des exigences ou réponses de Poutine en la matière. Et ce ne sont pas l’affairisme en puissance de Mahamat Idriss Deby qui est venu en Russie valise à la main avec 9 projets miniers comme contrepartie qui suffirait à satisfaire la Russie. D’autant plus que, la Russie se trouvant dans un contexte militaire et de guerre actuelle avec l’Ukraine et n’a pas de moyens financiers suffisants pour répondre aux besoins financiers insatiables et boulimiques des dirigeants de la transition tchadienne en quête de nouvel allié militaire et financier pour réussir le prochain braquage électoral. L’unique piste explorable reste la possibilité d’activer la concorde Wagner en RCA mise sous tutelle dont l’actif est repris par Poutine et contrôlé par Iounus-Bek IEVKOUROV, l’un des nombreux vice-ministre de la Défense russe présent à l’accueil de Mahamat Idriss Deby.
Suite et hypothèses plausibles ou chambardement géopolitique à risque.
Au flanc ouest, la France qui a perdu dans la douleur sa coopération géostratégique, minière et militaire avec le Niger accepterait-elle, un nouveau coup dur ou de la bérézina pour être cernée par les russes au Tchad qui ont déjà, contrairement à la France, un accord de coopération militaire avec le Cameroun, paraphé entre Joseph Béti ASSOMO, Ministre camerounais de la défense et Serguei Choïgou le 12 avril 2022 axé sur les échanges d’informations, la formation et l’entrainement, le partage d’expérience et opérations conjointes de lutte contre le terrorisme ? Conséquence de cet accord, le Tchad par ricochet la France, perdent leur influence de partenaires de lutte de premier plan contre le terrorisme dans la sous-région et au-delà. A l’Est, au Soudan, la Russie a pris pied d’une manière ou d’une autre dans les camps des deux belligérants d’un côté avec Wagner auprès de FSR de HAMDAN DAGALO dit HEMEDTI et de l’autre, avec Abdel Fattah ALBURHAN Abdel Rahman pour le projet de construction de la base navale russe sur la mer rouge, très stratégique pour la Russie et centre de toutes les rivalités Française et américaine. L’installation de cette base au Port-Soudan résulte du premier accord russo-soudanais intervenu en décembre 2020. Et cette base à capacité opérationnelle avoisinant 300 personnels avec une capacité d’accueil offensif de 4 navires ou sous-marins de combat simultané à propulsion nucléaire, répond à un objectif défensif face aux manœuvres occidentales, est à considérer, si elle arrivait à être construite, comme la première base militaire officielle de la Russie en Afrique depuis la dislocation de l’URSS en 1991.
Pour la Russie, le Port-Soudan est une position-clé au centre de la mer Rouge en tant que corridor stratégique reliant la Méditerranée à l’Océan Indien via le Canal de Suez et le Detroit de BAB-EL-MANDEB où transitent plus de 10 % du commerce mondial. Et qui constitue l’interface entre l’Afrique et le Moyen-Orient. Ce positionnement géostratégique répond à la stratégie russe d’accès aux mers chaudes qui intègre l’obsession du contrôle ou celui de contrecarrer la Méditerranée orientale qui représente pour la Russie, tant l’espace-tampon ou glacis défensif avec la mer Noire sur son flanc sud face à l’OTAN qu’une plateforme de projection de stabilité. Et à long terme, cette base navale servira d’une base polyvalente servant à la fois, de chaine de bulles A2/AD ou Access/Area Denial, à même d’abriter plusieurs armes de grandes portées pour contrer d’éventuelles manœuvres d’attaque maritime occidentales contre l’ensemble CRIMÉE-SYRIE-SOUDAN, acquit à la Russie et de servir d’une escale logistique pouvant promouvoir et défendre les russes en Afrique.
Pour la France, ce projet de base navale est perçue comme un opportunisme agressif de la Russie. Elle menacerait l’actualisation stratégique française au Moyen-Orient et en Afrique dans la mesure où, elle devait servir de tête de pont vers la RCA, frontalier avec le sud du Tchad et du Cameroun où les officiels centrafricains avaient émis le souhait en juin 2023 d’avoir une base militaire russe de 10 000 hommes dont les controverses et inquiétudes demeurent. Et, au- delà, la Russie veut créer une sphère d’influence Libye-Soudan-Centrafrique et Tchad, un des rares piliers et verrou stratégique de la zone d’influence française en Afrique aux côtés d’autres comme Djibouti avec qui elle a renégocié l’accord de défense courant 2023 qui demeure la seule plateforme est-africaine de projection interarmées que corrobore la LPM 2019-2025 encourageant la remise à niveau capacitaire des forces françaises déjà prépositionnées mais contraste avec la Revue Stratégique de Toulon. Ceci, est très important après la rupture des accords de défense avec le Mali en mai 2022, la dénonciation des accords puis le départ de l’Opération Sabre en février 2023 avec le Burkina-Faso et la rupture de l’accord de coopération militaire en aout 2023 avec le Niger. Et aujourd’hui, survient la nouvelle complication avec l’annonce du 28 janvier 2024 du retrait des trois pays de l’AES de la CEDEAO qui cristallise et fait monter en intensité les inquiétudes.
Les Etats-Unis d’Amérique quant à eux, après la levée de l’embargo sur le Soudan, ont pour ambition de freiner vaille que vaille, l’avancée russe en Afrique où actuellement en RCA, s’est installé l’imbroglio militaro-sécuritaire avec la présence des éléments des deux SMP (société militaire privée) opposées dont russe, WAGNER et américaine BANCROFT. Ceci, sans compter la tentative jusqu’ici infructueuse russe dans le golfe Persique étant donné que le Port-Soudan est situé en face des côtes saoudiennes où l’armée américaine est en phase d’implantation de points d’appuis dont TAÏF, ville située dans la région de HEDJAZ à environ 125 km du port de Djedda. Et si l’Indopacifique demeure une zone de haute priorité pour l’US NAVY, Washington n’admet pas qu’une quelconque pression sino-russe vienne s’installer à travers d’éventuel trafic maritime en mer Rouge et qui représente un danger majeur pour les Etats-Unis d’Amérique. Dans cet engrenage géopolitique et géostratégique dans un contexte géopolitique mondial aux prises avec la guerre en Ukraine et dans la Bande de Gaza dont les résolutions semblent demeurer dans le bourbier, le problème du Tchad risque de déboucher sur une crise majeure. Et si le Tchad, englué actuellement dans les intérêts malveillants des Etats-Unis d’Amérique et de la France où vient s’ajouter la Russie qui pointe son nez avec la récente visite officielle de Mahamat Idriss Deby après 56 ans de celle du Premier Président tchadien François NGARTA TOMBALBAYE, et qui se trouve aux portes de ce conflit meurtrier entre les deux généraux soudanais avec grand risque de débordement sur le Tchad, si El Fasher, capitale du Darfour, arrivait à être attaquée par le FSR de HAMDAN DAGALO dit HEMEDTI. Et pour un pays en transition dirigé par un attelage inefficace politiquement, incompétent dans le maintien du climat pré et post électoral serein, et inopérant en termes de résultats socioéconomiques et politiques, la menace de la stabilité redoutée est plus que grande. Et le risque d’un chambardement est à n’en point douter si des solutions idoines, profondes et pérennes ne sont pas envisagées et mises en œuvre en urgence.
Par Max KEMKOYE